Encore un franc succès pour le Salon de l’automobile et ses 1 253 513 visiteurs, ce qui fait de lui le plus fréquenté au monde. Les constructeurs, le show, les marques, les moteurs et les visiteurs étaient bel et bien au rendez-vous cette année encore.
Le Mondial de l’Automobile s’est donc clôturé ce week-end Porte de Versailles (Paris, 15e) et Sportsmarketing.fr s’y est bien sur rendu, avec un focus sur le stand Allianz où le pilote Mercedes Nico Rosberg s’est prêté au jeu des selfies et des dédicaces pour le plaisir des fans de F1 et de ses supportrices.
Le pilote Mercedes était présent pour faire écho à l’engagement d’Allianz en matière de prévention routière. D’ailleurs, Allianz et Mercedes sont partenaires depuis 2011, mais l’assureur allemand n’en est pas à son premier coup d’essai en F1, vu qu’il était partenaire de Williams depuis la saison 2000, et qu’il parraine toujours la fameuse « safety car » ainsi que la « medical car ».
Allianz sponsorise les harnais de sécurité qui équipent les véhicules pilotés par Lewis Hamilton et Nico Rosberg. Mais nous avons voulu en savoir plus sur ce lien entre Allianz et Mercedes : voici notre entretien avec Jean-Marc Pailhol, membre du Comité Exécutif d’Allianz France en charge de l’Unité Distribution et du segment Midcorp.
Pourquoi ce partenariat entre Allianz et Mercedes ?
« Tout d’abord parce qu’Allianz et Mercedes sont des entreprises allemandes ! Et puis on se retrouve autour des valeurs de performance, d’investissement, de recherche de la perfection en permanence. On se retrouve aussi sur le fait d’embaucher les meilleurs dans chaque secteur, mais aussi autour de la notion de savoir payer les gens qui ont de la valeur en fonction de leur valeur pour les garder et leur permettre d’être performant ».
Vous vous retrouvez aussi autour de la notion de sécurité ?
« Effectivement, même si c’est difficile d’en parler dans ce contexte d’accident grave pour Jules Bianchi. Un accident grave, mais du à un problème extérieur et non à la voiture, ce qui pose des questions sur la sécurité quand on voit l’investissement qu’il y a pour la sécurité dans les voitures et sur les circuits.
La sécurité est évidemment un axe majeur dans la Formule 1 et c’est aussi un axe majeur dans l’assurance, donc il y a une vraie logique derrière cela. La sécurité embarquée dans les voitures a fait des progrès incroyables : l’ABS qu’il y a dans les voitures aujourd’hui a été inventé dans les F1, les airbags aussi. C’est un laboratoire de la sécurité ! Pour un assureur c’est très important, notre objectif étant d’avoir le moins d’accident possible, dans l’intérêt collectif, dans l’intérêt de nos clients et dans l’intérêt de l’entreprise. »
Pourquoi Mercedes gagne ? Comment expliquez-vous cette si nette domination durant cette saison 2014 de Formule 1 ?
« L’équipe Mercedes s’est donnée les moyens de gagner : elle a pris des risques calculés à un certain moment. Ils ont fait un plan en sachant que la règlementation technique allait changer en 2014, ils ont pris la décision de continuer en Formule 1 et de se donner les moyens de gagner dans le cadre de cette nouvelle règlementation. Ils ont considéré que toutes les équipes partaient au même niveau, du moins les grands teams, et que donc si ils investissaient suffisamment, et suffisamment intelligemment, ils allaient chercher la performance au bout de quelques années d’investissement, et c’est ce qu’ils l’ont fait ! Ils ont beaucoup investi , ils sont allés embauchés les meilleurs dans chaque secteur, le moteur, l’aéro, et les pilotes… quoique même les pilotes disent eux-mêmes que la voiture est au coeur de la performance : quand la voiture est très bonne c’est forcément plus facile d’être un bon pilote.
Donc Mercedes a à la fois investit beaucoup d’argent de manière très intelligente et surtout Mercedes a accepté de le faire sur une durée longue en acceptant de ne pas avoir de résultat tout de suite, car l’investissement nécessitait du temps : voilà une caractéristique d’une entreprise allemande. Quand elle dit quelque chose, elle fait ce qu’elle dit ! La performance se fait sur la durée, et il faut accepter d’investir longtemps pour avoir un retour, et à ce moment là le retour est au niveau de l’investissement ».
A Sportsmarketing.fr, on aime réfléchir sur certaines notions en lien avec le sport, le marketing, les partenariats, et au carrefour de tout cela se trouvent bien souvent les valeurs. Alors quelles sont vos valeurs et notamment celles que vous défendez dans vos activités ?
« Dans le sport, il y a deux éléments qui sont très importants que l’on ne trouve pas dans le monde de l’entreprise à la base :
– la notion de temps, notion différente dans le sport et dans l’entreprise, et,
– la double notion fierté-humilité : le sport c’est obligatoirement de la fierté, avoir une vraie confiance en soi, et c’est en même temps beaucoup d’humilité, avoir conscience des points où l’on peut s’améliorer et travailler là dessus en permanence (…) ce qui est intéressant quand on mixe les sportifs et les gens de l’entreprise, c’est de retrouver chez eux cette notion de fierté/humilité et d’en faire profiter les autres collaborateurs.
Quant à la notion de temps, elle est liée à la durée de vie d’une carrière de sportif de haut niveau qui bien sur est beaucoup plus rapide que la durée de vie d’une carrière en entreprise : une carrière de sportif de haut niveau c’est à peu près entre 4 ans et 10 ans , ce qui veut dire que les enjeux sont beaucoup plus courts.
La notion de performance est à court terme et donc le sportif doit beaucoup plus vite modéliser sa performance et ses indicateurs de performance, c’est à dire formaliser, comprendre ce qui fait la performance pour pouvoir travailler dessus : par exemple la notion de travail, la notion d’entraînement, savoir qu’un échec rend plus fort (…) une fois qu’on l’a fait en sport on peut le faire en entreprise. Ce qui est intéressant aussi c’est que cette modélisation là, le sportif puisse l’apporter à ses collègues pour aider l’entreprise à grandir ».