Sportsmarketing.fr est allé à la rencontre de la surfeuse française Pauline Ado de passage à Paris. Championne d’Europe en titre, Pauline Ado intègre en 2010 le cercle très fermé des meilleures surfeuses du monde et dispute l’ASP World Championship Tour (WCT) jusqu’à cette année (elle est la 1ère Européenne à s’être qualifiée 2 années consécutive sur le WCT).
Que recherches-tu chez un sponsor ?
Chez un sponsor il y a évidemment l’aspect financier qui nous intéresse en tant que sportif pour pouvoir réaliser nos projets et qui nous apportent des projets extérieurs, en surf, l’aspect trips, vidéos, etc, est très important, ça c’est vraiment un plus que peut apporter un sponsor. Après il faut qu’ils soient en phase avec ce que moi je suis, les valeurs qu’ils représentent évidemment, il y a certaines marques avec lesquelles ça peut ne pas coller. En tout cas, il faut que moi je crois en leurs produits.
Peux-tu nous décrire la relation que tu as avec eux ?
Mon plus gros sponsor est Rip Curl et je suis avec eux depuis l’âge de 10 ans, c’est une relation professionnelle mais c’est aussi une relation presque d’amitié avec certaines personnes qui y travaillent. Ce n’est d’ailleurs pas évident à gérer parfois mais c’est sûr que maintenant je connais beaucoup de monde chez eux où des relations d’amitié se sont créées.
Tu déclarais à sudouest.fr : « Avec l’enchaînement des compétitions et les sollicitations des sponsors, la fatigue s’accumule. » Est-il impossible aujourd’hui, pour une surfeuse pro d’honorer ses contrats avec les sponsors et rester performante en compétition ?
Ce qui n’est pas évident c’est que l’on est livré à nous même. Je gère pas mal de choses et cette année ça a été particulièrement chargé et ça n’a pas été évident à gérer. Ca fait 4 ans que je fais les 2 circuits (ASP World Championship Tour et World Qualification Series) et c’est épuisant mentalement et physiquement et je pense que cette année j’ai un petit peu saturé. Il y a une grande partie de la saison où je n’étais pas vraiment dedans et ça m’a coûté cher à la fin de l’année. On n’est pas dans une structure très carré comme peuvent l’être d’autres sports et il faut faire ses propres choix et choisir avec qui s’entourer. J’ai un manager pour les partenaires et ma famille qui m’aide beaucoup.
Gères-tu tes réseaux sociaux seule ? Le surf est un sport peu médiatisé en France mais très présent dans d’autres pays, ta communauté de fans doit être internationale, comment gères-tu cela ?
C’est moi qui gère tout. J’essaye de poster un peu tous les jours, de poster des choses de qualité que les gens vont apprécier et au final c’est vrai que ça prend une part de mon quotidien, c’est très présent dans nos vies et je pense que ça l’est dans la vie de pas mal de monde en général et en particulier des sportifs ou personnalités.
La plupart du temps j’écris en français et anglais après parfois je cible mais par exemple sur Instagram c’est plus global donc je poste souvent en anglais. Je fais attention aux heures où je poste, ça m’arrive de calculer le décalage horaire, quand j’étais à Hawaï par exemple, je postais tôt le matin parce que je savais que c’était la fin d’après-midi en France.
Pour toi, quel sportif (français ou international) gère bien sa communication sur les réseaux sociaux ?
Ca dépend des réseaux sociaux, sur Instagram je suis énormément de personnes du milieu du surf, notre milieu permet d’avoir une belle qualité de photos, ce qui n’est pas donné à tous les sports. Je suis pas mal Teddy Riner et Nikola Karabatic. J’aime bien le fait qu’ils apportent des choses qu’on ne voit pas dans les médias, un peu le côté off, ou même quand il y a un message adressé directement aux fans, je trouve ça vraiment sympa.
Peux-tu citer une campagne de communication ou une publicité (domaine sportif) qui t’a marquée et pourquoi ?
Une campagne pour les JO, on voyait plein d’images de jeunes athlètes et de leur mère qui les suivait et j’ai trouvé ça génial parce qu’en tant que sportif, on se reconnait dedans. Je l’ai vraiment trouvée bien faite et sympa. (campagne Procter & Gamble). Après il y en a une autre qui a également marqué le monde du surf, c’est le teaser d’une compétition où il y avait beaucoup d’images sexy mais pas d’image de surf et j’ai été très surprise. En fait les messages ont été mélangés, le teaser annonçait la compétition (édition française des Championnats du Monde de surf de 2013) et en même temps le venue d’une nouvelle surfeuse dans le team de cette marque et du coup ça a été confus. Ca a fait beaucoup de bruit. Après la qualité des images était super et c’était bien fait.
Edition des Jeux Olympiques d’été de Londres 2012
https://www.youtube.com/watch?v=2nHfpIop2bU
Edition des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi 2014
La saison vient de se terminer, quels sont tes projets dans un futur proche ?
J’ai vraiment envie de me requalifier (sur le circuit WCT), j’ai fait une mauvaise année et je n’ai pas envie d’en rester là. J’ai aussi envie de faire plus de trips, cette année je suis allée au Mexique pour tourner des images et ça a été un super séjour. Depuis 4 ans j’ai très peu de temps pour faire ce genre de choses qui m’attirent aussi, je vais essayer de prendre plus de temps cette année pour faire du free-surf.
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Crédits photos : Rip Curl