En pleine intersaison (football, football américain, NFL, NHL, NBA, etc.), Forbes nous livre son classement annuel des clubs les plus riches du monde, en terme de valorisation et non pas de recettes économiques.
La méthodologie de ce classement consiste à regarder la valeur du stade, la taille du marché (le potentiel économique de la région où se trouve le club ou la franchise) et les transferts, précise Kurt Badenhausen, Monsieur Sports Business chez Forbes, sur son compte twitter.
Alors que les président des clubs NFL se sont plaints de la répartition des revenus de la NFL, ce qui selon eux est préjudiciable à la valorisation et à la croissance du club (et qui a accessoirement causé un lock-out de plusieurs semaines), on remarque que dans ce classement, les clubs de la NFL sont ultra majoritaires avec 14 clubs dans le top 20, et les 32 équipes de la NFL figurent dans le top 50! La dernière équipe de NFL de ce classement (les Jacksonville Jaguars) est classée 45ème soit devant les deux premières franchises NBA, les New York Knicks et les Los Angeles Lakers! A noter l’absence de franchise NHL dans le top 50 de Forbes.
Mais les franchises de NFL, ultra-dominatrices grâce en partie aux audiences TV qui ont grimpé comme jamais l’année dernière, n’ont pas réussi à prendre la 1ère place, « squattée » par un club de football, Manchester United.
Sans plus vous faire attendre, voici le top 20
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Bien que la situation financière de Manchester United a fait couler de l’encre et a agacé bon nombre de supporters (le club a été racheté 1.5 milliard de dollars via un emprunt massif que le club continue toujours de payer à l’heure actuelle), cette saison fut celle du renouveau financier pour United avec l’arrivée du nouveau sponsor maillot, AON, qui débourse près de 32 millions de dollars par an sur 4 ans, soit 50% de plus que le contrat précédent avec AIG. Cela ne s’arrêtera pas là puisque les rumeurs font état d’un nouveau contrat entre les Red Devils et Nike qui devrait lui aussi augmenter de près de 50% et attendre les 70 millions de dollars par an! (NB: dans le cadre du deal actuel, Nike paie près de 40 millions de dollars par an à Manchester United). De plus, il semblerait que le club rentre en Bourse à Hong Kong et émette des actions qui valoriseraient le club à près de 2.7 milliards de dollars!
Les Dallas Cowboys sont deuxième de ce classement avec une valeur estimée à 1.81 millions de dollars, grâce à son stade flambant neuf qui a coûté la modique somme de 1.25 milliards de dollars mais qui génère près de 100 millions de dollars annuels sur la vente de sièges et de loges. Même formule pour les New York Yankees (franchise de baseball de New York) qui se classe 3ème à 1.7 milliards de dollars grâce à son nouveau stade, qui a généré 325 millions de dollars en billetterie et corporate hospitality. Notez que les Yankees valent 86% de plus que la 2ème équipe de baseball de ce classement, les Boston Red Sox, classée 31ème. Le top 5 est complété par les Washington Red Skins et le Real Madrid qui a dégagé un revenu de 537 millions de dollars l’année dernière.
Manchester United et le Real Madrid sont 2 des 8 équipes de football classées dans le top 50 puisqu’on y retrouve Arsenal en 7ème position (1.19 milliards de dollars, devant les Giants de New York), le Bayern Munich en 19ème position (1.09 milliards de dollars), le FC Barcelona en 26ème position (975 millions de dollars, merci le Qatar!), l’AC Milan en 34ème place (838 millions de dollars), Chelsea à la 46ème place (658 millions de dollars malgré ses 889 millions de dollars de dette…) et la Juventus à la 49ème place (628 millions de dollars)
La Formule 1 parvient elle aussi à placer deux écuries avec la Scuderia Ferrari à la 13ème position (1.07 milliards de dollars grâce au renouvellement du partenariat avec Philip Morris évalué à 160 millions de dollars) et McLaren Mercedes à la 36ème place à 815 millions de dollars.
Très logiquement, il n’y a pas d’équipes françaises dans ce classement car il est difficile de rivaliser en terme d’audience et de recettes économiques avec les mastodontes de la NFL qui écrasent ce classement. Mais il faut garder en tête que ce classement est élaboré par des américains avec sans doute des critères purement US et donc une vision du sport business et du marketing sportif tout autre.
Par exemple, la taille du marché comme le conçoit les analystes américains n’a sans doute pas raison d’être en Europe où le sport n’est pas structuré en franchises, ce mode de gouvernance si particulier qui permet à un propriétaire de déplacer l’équipe de ville et donc bénéficier du potentiel économique de la ville et de la région tout en évoluant dans le même championnat. La Ville avec un grand V n’est qu’une variable dans les sports américains alors qu’elle est à la base de tout dans le sport européen. Les supporters sont attachés à un club qui représente l’esprit d’une ville, les décisions liées aux infrastructures sportives ont un impact direct d’ordre économique ou émotionnel sur les habitants de la ville qui le font généralement savoir (OL Land à Lyon ou le naming du Vélodrome par exemple). Déplacer un club d’une ville pour des raisons économiques est tout bonnement impossible et inenvisageable à France et en Europe (imaginez le scandale que cela pourrait créer si un club de la Ruhr en Allemagne décide de s’exiler sous prétexter de trop forte concentration de clubs ou pire qu’un des clubs de Milan ou de Rome s’en aille et s’installe ailleurs en Italie?), ce qui explique donc les places des équipes européennes dans le classement de Forbes, classement qui reste néanmoins la référence à l’heure actuelle.
Et vous, qu’en pensez-vous de ce classement?