Le géant de la téléphonie mobile, Vodafone, a décidé de ne pas renouveller son partenariat avec la fédération anglaise de cricket qui prend fin dans 13 mois, en Janvier 2010.
Présent depuis 12 ans à l'époque où Lord MacLaurin était à la tête de la fédération et de Vodafone, le groupe a investi une somme assez conséquente dans le cricket puisque son dernier deal, signé en 2006, est évalué à 4 millions de livres par an pendant 4 ans. Vodafone a déclaré par le biais d'Ian Shepherd que cette décision faisait partie d'une réorganisation globale de la stratégie sponsoring de Vodafone qui sera moins centrée sur la notoriété et plus axée sur les opportunités business (vente de terminaux et augmentation du nombre de clients). A cela, il faut comprendre qu'en fait la fin de ce deal ou en tout cas son non-renouvellement s'inscrit dans le plan de réduction des coûts mis en place par la nouvelle direction du groupe (sous la direction de Vittorio Colao après le départ d'Arun Sarin) et qui a pour but de dégager près d'1 million de livres, ce qui va passer bien évidemment par une réduction de la masse salariale et une refonte totale du top management.
Le sponsoring est donc touché par cette décision et ce n'est pas le premier deal auquel met fin Vodafone puisque l'opérateur mobile a annoncé fin 2007 qu'il ne renouvellerait pas son partenariat sur l'UEFA Champions League, puis a décidé de baisser sa participation à l'Epsom Derby, une des plus grandes courses hippiques au UK et plus récemment (cette semaine d'ailleurs) Vodafone a mis fin à son deal avec la fédération australienne de rugby. De quoi laisser planer quelques doutes sur son deal avec l'équipe de Formule 1 Mc-Laren Mercedes mais je doute que la marque décide de se retirer de ce sport au vu des bénéfices qu'il lui apporte.
En ce qui concerne le cricket anglais, la situation est encore plus délicate puisqu'en 2010, mise à part son deal avec Vodafone, la fédération devra aussi trouver des remplaçants à npower (sponsor des Test Matches) et NatWest (sponsor du One-Day International programme) et de signer un sponsor majeur pour l'English Premier League, censé débuter en 2010. De plus, la fédération est obligée de cesser ses programmes grassroots
destinés aux plus jeunes par manque de financement public (évalué à 10
millions de livres). A eux trois (npower, NatWest et Vodafone), la fédération obtient près de 10 millions de livres par an sur un total de 13.5 millions. Le reste des recettes sponsoring provient d'autres deals avec des sponsors de catégorie 2 comme Hugo Boss, Redbull ou Buxton (eau minérale) et ses fournisseurs officiels comme Volkswagen ou adidas.
En ce temps de crise, difficile de trouver un ou des sponsors prêt à mettre au moins 5 millions d'euros par an soit la somme déposée sur la table pour Vodafone pour du cricket, même si, pour John Perera, directeur commercial de l'ECB, cette situation "offre une opportunité unique à un nouveau partenaire de venir et s'installer au coeur du cricket anglais). Néanmoins, il affirme que les négociations seront ardues mais le cricket bénéficie "d'excellentes audience et exposition média", ce qui devrait faciliter la tâche pour un possible renouvellement de npower et/ou NatWest.
Habitué à des contrats de 4 ans, il semblerait que l'ECB soit forcé de revoir sa copie en proposant plus de packages ou des contrats de 2 ans avec possibilité d'extension sur 2 autres années, ce qui permet plus de flexibilité en cette période où chaque centime est compté. On peut d'hors et déjà écarté la majorité des banques et des assurances qui se trouvent actuellement dans la tournament, peut-être un autre opérateur mobile car on me dit que les joueurs de l'équipe nationale sont tristes de devoir rendre leur Blackberry Vodafone…