C’est bien connu, les compétitions sportives boostent les revenus d’une marque surtout les grandes compétitions comme les J.O. (voir des exemples ici et là).
Mais avec ce climat de crise financière et cette sorte de peur constante qui règne, c’est toujours bon de ré-affirmer par ces temps de crise que le sport est bon pour l’économie. Et c’est ce qu’a fait John Arnitt, président de l’Olympic Delivery Authority, la structure en charge de construire et développer les infrastructures pour Londres 2012, et entre autres le village Olympique.
L’organisation des J.O. 2012 n’est pas sans problème avec un budget qui n’a cessé de gonfler, atteignant maintenant les 9.3 milliards de livre sterling (11.7 milliards d’euro). Normal quand on sait que l’ODA emploie 200 personnes et que la personne la moins bien payée parmi le management se fait £243 000 (305 570 euros) et la plus bien payée, £624 000 (784 514 euros). Et qu’en plus, l’ODA s’est attachée un cabinet de consultants, CLM, et ses quelques 300 personnes pour la modique somme de £400 millions (500millions d’euros) sur 4 ans (sans les bonus); que le directeur du comité d’organisation des J.O. serait payé £557 000 (700 000 euros) et que ces membres sont payés £1 000 juste pour assister à une réunion; etc. En gros rien que manager le projet coûte quelque chose comme £650 millions (800 millions d’euros)… et pendant ce temps Gordon Brown fustige les banquiers de la City de s’en mettre plein les poches….
Mais bon revenons à nos moutons…
Selon M. Arnitt, ces quelques 10 milliards serviront à créer de nouveaux emplois, de nouveaux logements et autres infrastructures sportives qui à terme serviront l’économie britannique.
"Ces bénéfices sont une conséquence directe de l’organisation des Jeux mais seront ressentis longtemps après 2012", dit-il en précisant que près de 9 000 ouvriers en BTP travaillent sur les différents chantiers et que 650 entreprises ont été contractées pour les travaux, leur rapportant près de 2 milliards de livres de revenu (2.5 milliards d’euro).
Cette approche, qu’on pourrait qualifier de Keynésienne dans le jargon économique, pourrait donc booster l’économie et aider à vaincre les difficultés financières actuelles que subissent les investisseurs, actuellement réticents voire incapables de financer les projets auxquels ils s’étaient engagés comme par exemple, le village des athlètes et le centre média. Les dernières rumeurs annoncent que Lend Lease, l’entreprise australienne en charge de construire le village Olympique, est à court de financement et il lui manquerait près de 400 millions de livres pour construire le village Olympique selon le projet.
A l’heure actuelle, l’ODA a estimé qu’il manquait près de 250 millions de livres (313 millions d’euros) pour le financement des travaux. Le gouvernement a répondu en promettant 95 millions (120 millions d’euros) de livres pour garantir l’avancée des travaux…
Ce manque de financement va sans doute se traduire par une refonte du village Olympique et de l’emplacement de sites Olympiques, comme s’est déjà le cas pour le basketball, l’hippisme et le tir. Mais surtout par le fait que le financement risque de venir des contribuables ex-mêmes, victimes de la folie des grandeurs des têtes pensantes du pays.
En tout cas, on peut espérer qu’avec cette crise, les grands décisionnaires politiques qui ont commencé à appliquer une politique de rigueur dans le monde de la finance, décident aussi de l’appliquer dans le sport et de montrer qu’on peut effectivement organiser des J.O. sans dépenser à tout va…