Under Armour a été créé par Kevin Plank avec une mission claire : améliorer les athlètes. Très rapidement, cette mission est devenue une question de technologies. En effet, le bon produit, la base de données la plus extensive et des outils qui apportent la motivation nécessaire peuvent permettre à chacun de s’améliorer, d’aller plus vite, plus loin.
Au coeur de cette philosophie, Under Armour a pris le pari d’opérer un changement d’activités, traduit par le lancement de la Healthbox aujourd’hui au CES 2016, un kit de produit vendu à 400 dollars (375€) et qui comprend une balance, un bracelet et une ceinture cardio, tous connectés à l’application mobile d’Under Armour, Record, mise à jour pour l’occasion. Avec ses trois produits et ses applications mobile (MapMyFitness, Endomondo et MyFitnessPal acquises via rachat), Under Armour dispose sans doute du meilleur écosystème digital de produits fitness sur le marché.
La Healthbox est la concrétisation d’investissements et d’efforts qui ont démarré il y a plus de 20 ans dans une cave d’un immeuble de Washington, D.C. Under Armour a dépensé plus de 700 millions de dollars depuis 2013 pour combler un déficit majeur de son ecosystème mobile : aucune application ou tracker ne communiquait entre eux. Under Armour cherche donc à avoir une approche holistique avec sa balance, son bracelet et sa ceinture cardio, complétés par ailleurs par des écouteurs JBL Audio du groupe Harman, vendus séparément à 250 dollars. Tout se synchronise avec l’application Record en une seule pression et tous les produits disposent du même look & feel noir et rouge.
Mais vous allez me dire que cette Healthbox est bien onéreuse à 400 dollars puisque chaque produit dispose d’alternatives moins chères sur le marché. Mais l’enjeu n’est pas là pour Kevin Plank, CEO d’Under Armour. Car tout ce que veut Kevin Plank, ce sont vos données.
Kevin Plank sait d’où il vient avec Under Armour et il semble qu’il a maintenant une idée assez claire sur le futur de son entreprise, après avoir signé trois des athlètes principaux des Etats-Unis avec Stephen Curry, Jordan Spieth & Tom Brady. En 2013, lors de la présentation du rachat deMapMyFitness, Kevin Plank a diffusé une vidéo d’une minute, intitulée Future Girl, illustrant assez clairement le futur d’Under Armour et le rôle des objets connectés et de la data dans le quotidien de l’athlète.
Pour Robin Thurston, Chief Digital Officer chez Under Armour et futur-ex CEO de MapMyFitness à l’époque du rachat, cette vidéo illustre parfaitement ce que la data peut apporter au quotidien : « Son régime alimentaire du jour est relié à ses activités, son humeur, son contexte. Tout comme son run ou ses habits. Elle est constamment en train de collecter des données qui lui sont renvoyées pour améliorer son quotidien. » Et pour collecter ses données et le redonner à l’utilisateur de manière intelligible et intelligente, il faut créer un système complet.
Ce système complet, Kevin Plank l’a avec son application mobile Record, véritable dashboard de la vie de l’athlète divisé en 4 parties : exercices, activité, sommeil et nutrition. En mélangeant ces informations et en y intégrant d’autres comme la météo, Record est donc en mesure de vous suggérer l’heure idéale pour aller courir ou vous permettre de vous inscrire au cours de Zumba dans la salle de sport la plus proche de chez vous. Record a la vocation d’être un véritable concierge digital du sportif qui doit à terme reconnecter avec les objectifs business d’Under Armour, écrits en rouge dans les bureaux de Baltimore : Vendre plus de chaussures et de t-shirts. Mais à terme si le doux rêve de Kevin Plank se réalise, les produits deviendront plus connectés et plus personnalisés, capables d’informer en temps réel son propriétaire de son taux d’usage et donc pousser à l’acte d’achat, ce que devrait faire la chaussure phrase d’Under Armour, la Geminis 2, qui sera équipé d’une puce et d’un dispositif Bluetooth.
Nous sommes encore loin de ce futur ultra-connecté mais le fait est que Kevin Plank et les équipes d’Under Armour ont décidé de faire de la data leur bataille pour gagner les kilomètres qui les distancent de Nike, équipementier numéro 1 mondial incontesté. Et qui sait, peut-être que d’ici 10 ans, on considèrera Under Armour est une « tech company »…