PSG/ Manchester City : le comparatif business du « Golfico »

Le « Golfico », c’est l’expression utilisée pour qualifier ce quart de finale de Ligue des Champions qui verra s’affronter le Paris Saint-Germain et Manchester City deux clubs appartenant à des fonds souverains issus de deux monarchies du Golfe (Qatar et Abu Dhabi). Depuis la prise de contrôle de leurs actionnaires respectifs, le PSG et Manchester City ne cessent de s’affirmer sur le plan sportif et économique.

Revenus et budgets :

L’évolution des revenus des deux clubs est impressionnante : City et le PSG ont pratiquement quintuplé leurs chiffres d’affaires depuis 2009 ! Selon le rapport annuel de Deloitte, le Paris Saint-Germain affiche des revenus de 481 millions € pour la saison dernière soit le quatrième club européen dans ce domaine derrière le Real Madrid, le FC Barcelone et Manchester United. City a généré 464 millions € de recettes l’an dernier et prend la sixième place de ce classement. La courbe de développement des clubs est pratiquement similaire marquée par une hausse continue du chiffre d’affaires. City a devancé sur ce critère le PSG jusqu’en 2013, le club de Manchester ayant été racheté 3 ans avant (2008 contre 2011 pour Paris). A terme, Manchester City devrait repasser devant le PSG dès la saison 2016-2017 bénéficiant de l’augmentation à venir des droits TV en Angleterre.

Au niveau des budgets pour la saison en cours, les deux clubs affichent des prévisionnels similaires de l’ordre de 500 millions €.

Evolution revenus PSG City

Comparatif PSG City

Actionnariats et ambitions :

Dans une démarche plus personnelle que son homologue qatarien, le Cheikh Mansour bin Zayed al-Nahyan a racheté Manchester City en 2008 pour environ 250 millions € via son fonds d’investissement Abu Dhabi United Group. En décembre 2015, Manchester City a annoncé qu’un consortium chinois a investi 378 M€ pour acheter 13% du capital de la holding du club (City Football Group) qui détient notamment New York City et Melbourne City, valorisant l’intégralité de l’ensemble à plus de 2,9 milliards d’euros.

L’acquisition du Paris Saint-Germain par l’intermédiaire de Qatar Sports Investments (QSI) en 2011 s’inscrit dans une politique de développement mondial et de soft power. La prise de contrôle du PSG est axée dans une logique de prestige afin d’assoir une crédibilité sportive liée à l’organisation de la Coupe du Monde 2022. La direction du club et son président, Nasser Al-Khelaïfi, veulent faire du PSG une marque mondiale à part entière en s’inspirant de modèles comme les New York Yankees, Ferrari ou encore les Los Angeles Lakers.

Malgré une ambition sportive similaire pour leurs clubs de football (devenir l’un des meilleurs clubs au monde et remporter la Ligue des Champions), Abu Dhabi et le Qatar présentent de nombreuses différences notamment dans leurs stratégies d’influence et dans la provenance de leurs richesses.

Qatar Abu Dhabi

Transferts et salaires :

Les deux clubs inondent le marché des transferts bien aidés par leurs actionnaires aux poches pleines. Depuis 2008, Manchester City aurait consacré plus d’un milliard € pour construire son équipe ! Racheté en 2011 par QSI, le PSG a investi environ 560 millions € selon le site allemand transfermarkt.de. A eux deux, le PSG et City ont donc généré plus de 1,6 milliard € sur le marché des transferts ! Débarrassés du fair-play financier de l’UEFA, les dirigeants mancuniens ont relancé la machine à billets avec plus de 135 millions € dépensés sur deux joueurs (Kevin De Bruyne et Raheem Sterling). City détient le record du transfert le plus onéreux de l’histoire des deux clubs : 74 millions € à l’été 2015 pour enrôler le milieu offensif belge Kevin de Bruyne en provenance du club allemand de Wolfsbourg.

Du côté des salaires, Zlatan Ibrahimovic est le joueur le mieux rémunéré des deux effectifs avec 18 millions € par saison devant Kun Agüero et Yaya Touré (17 millions €/ an).

Duel de nouveaux riches

Stades :

Le PSG a dégagé 74 millions € de recettes matchday la saison dernière selon Deloitte (7ème club en Europe sur ce critère). La direction du PSG souhaiterait, après l’Euro 2016, augmenter la capacité du Parc des Princes et développer de nouveaux espaces d’hospitalités afin de maximiser les « recettes stade ». Il s’agit sans doute l’une des plus grandes marge de développement dans les années à venir pour le club parisien.

De son côté, Manchester City a généré 57 millions € via l’exploitation de son stade. Le club a procédé l’an dernier à l’agrandissement de la South Stand de son stade en y ajoutant 5 000 sièges par rapport à l’ancienne tribune portant la capacité de l’Ethiad Stadium à 55 000 places. Sur le même modèle, la virage nord devrait être réaménagée très prochainement (61 000 places assises à terme pour le stade). L’Ethiad Stadium deviendrait ainsi le deuxième plus grand stade de Premier League derrière Old Trafford.

New-stand-ethiad-stadium

Sponsoring et revenus commerciaux :

Les revenus commerciaux (sponsoring, merchandising, …) du PSG sont les plus élevés d’Europe avec 297 millions € pour la dernière saison ! Le Paris Saint-Germain s’appuie sur de nombreux sponsors issus du Qatar (Ooredoo, QNB, Katara, Aspire, Aspetar, beIN Sports) sans compter le méga-contrat avec la Qatar Tourism Authority estimé à 100 millions € par an. Le merchandising du club connaît un énorme succès puisque le PSG a triplé ses revenus depuis 4 ans et généré près de 38 millions € l’an dernier sur ce segment. Sur le plan du sponsoring, les deux sponsors principaux du PSG (Nike et Emirates) versent chacun une somme estimée entre 20 et 30 M€ par saison selon les résultats du club.

Les revenus commerciaux de Manchester City ont atteint les 228,5 millions € la saison dernière. A l’image des sponsors qatariens du PSG, Man City est bien aidé par le contrat noué avec la compagnie aérienne d’Abu Dhabi Ethiad Airways qui verse 80 millions £ par an en échange du sponsoring maillot, du naming du stade et celui du centre d’entraînement.

B777 Emirates

Droits TV :

La saison dernière, Manchester City a reçu 122,5 millions € pour sa deuxième place en Premier League et 45,8 millions € de la part de l’UEFA pour son parcours en Ligue des Champions. La Premier League bénéficie d’une imposante manne liée aux droits de diffusion (2,4 milliards annuels sur la période 2016-2019) et le club mancunien devrait encaisser au minimum 60% de plus les prochaines années en Premier League.

Malgré les futures augmentations des contrats de diffusion de la Ligue 1 et de la Coupe de la Ligue, le PSG aura du mal à fortement accroître ses revenus droits TV à l’échelle nationale (45,5 millions € l’an dernier en Ligue 1). Si le club parisien accède cette année au dernier carré de la Champions League il devrait toucher une somme comprise entre 60 et 65 millions €, un record pour un club français. Le Paris Saint-Germain profite ainsi d’une très faible concurrence des autres clubs français engagés en C1 et de droits de diffusion élevés en France.

Digital :

Sur ce critère, le PSG devance Manchester City sur les 3 principaux réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Instagram). La croissance du PSG sur Facebook est la plus importante des clubs européens selon Deloitte. La performance du club parisien est d’autant plus impressionnante que Manchester City est un club anglophone avec une audience bien supérieure notamment en Asie où la Premier League est extrêmement populaire.

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