Champions d’Angleterre pour la première fois en 132 ans, Leicester City vient de signer l’un des plus beaux exploits de l’histoire du football moderne. Retour en chiffres sur le sacre des Foxes présenté par certains comme une « défaite du football business ».
Pour construire le onze type de Leicester, les dirigeants du club ont dépensé sur le marché des transferts seulement 30 millions € ! A eux deux, le français Kanté et le japonais Okazaki, représente deux tiers des 30 millions. La recrue la plus couteuse de l’histoire du club (12 millions €), l’international croate Andrej Kramaric, est actuellement prêtée à Hoffeinheim. Les deux stars de l’équipe Vardy et Mahrez ont coûté 1,7 millions € ! La valeur marchande de ces deux joueurs est estimée aujourd’hui à 32 millions € (dont 20 millions pour l’algérien) selon le site spécialisé transfermarkt. La totalité du squad des Foxes affiche une valorisation de 127 millions €. Leicester a dépensé tout de même 38,5 millions € cet été sur le marché des transferts (voir infographie de stampaprint.fr en fin d’article).
Les retombées directes de ce sacre sont estimés à près de 190 millions € par l’agence spécialisée Repucom. Tous les postes de recettes du club (recettes matchday, droits TV, merchandising, sponsoring) vont augmenter notamment grâce à la participation de Leicester à la très lucrative Ligue des Champions l’an prochain. Grâce à cette qualification, les Foxes sont déjà assurés de toucher environ 30 millions € de revenus (prime de participation et revenus market pool) même en cas de sortie dès la phase de groupe. Avant la belle histoire de cette saison, Leicester City avait annoncé un chiffre d’affaires de 131 millions € pour l’exercice 2014/ 2015 et un bénéfice avant impôts de 26,4 millions €, les meilleurs résultats financiers de son histoire. Avec ce titre de champion d’Angleterre, l’explosion à venir dès la saison prochaine des droits de diffusion de la Premier League ainsi que la qualification en Ligue des Champions, le club devrait dépasser aisément la barre des 200 millions € de revenus.
Leicester City va prochainement empocher une somme estimée entre 110 et 120 millions € de la part de la Premier League pour la redistribution des droits TV de la saison en cours ! L’an dernier, les Foxes avaient touché près de 90 millions € pour leur 14ème place.
L’heureux propriétaire du club se nomme Vichai Srivaddhanaprabha : le tycoon thaïlandais, inconnu en Grande-Bretagne quand il a repris le club en 2010 pour 50 millions €, a fait fortune avec les magasins duty-free King Power, qui disposent d’un monopole sur les deux principaux aéroports de Bangkok. Celui que les habitants de Leicester appellent « Vichai » est à la tête d’une fortune estimée à 2,5 milliards $.
Srivaddhanaprabha a injecté près de 150 millions € depuis six ans sans forcément se payer des vedettes. Depuis son arrivée dans les Middlands, le propriétaire rentabilise son investissement : le stade a été rebaptisé King Power Stadium, les publicités pour l’office du tourisme thaïlandais et la bière thaï Singha sont mis en évidence tout comme les slogans en thaï sur la panneautique terrain à destination des téléspectateurs de son pays. Vichai qui a placé son fils à la direction exécutive du club, apporte ainsi de l’argent indirectement à Leicester City grâce au sponsoring du maillot et au naming du stade.
Le titre coutera également cher aux dirigeants de Leicester City puisque de généreuses primes sont généralement inscrites dans les contrats des joueurs en cas de titre ou de qualification en Coupe d’Europe. Ainsi, l’entraîneur de l’équipe, Claudio Ranieri, touchera selon la presse anglaise 6,5 millions € ! Cumulé avec son salaire de 2 millions €, le « tinkerman » encaissera donc une somme de 8,4 millions €.
Sur les réseaux sociaux, la croissance de Leicester est impressionnante. Depuis le début de la saison, la page Facebook officielle du club a connu une augmentation de 540% du nombre de ses fans ! L’Algérie représente la principale fan base de Leicester sur Facebook avec plus de 500 000 abonnés algériens sur un total de 4,3 millions.
Infographie : STAMPA PRINT (www.stampaprint.fr)