Sur les circuits du monde entier, le parcours de Jean-Eric Vergne s’est inscrit dans différentes familles : que ce soit la Red Bull Junior Team, ou l’équipe de France FFSA et la génération des 4 Mousquetaires de 2012 avec Charles Pic, Romain Grosjean et bien sur Jules Bianchi. On le retrouve aujourd’hui au sein de la famille Formule E où JEV enchaîne les podiums. Mais c’est aussi, et surtout, à la famille des « racers » que Jean-Eric Vergne appartient, avec un style de pilotage qui fait la part belle à l’attaque et au panache. Son palmarès parle pour lui : Champion de Formule Renault 2.0 en 2008, champion de Formule 3 britannique en 2010, vice-champion de Formule Renault 3.5 en 2011… Après avoir baigné dans la célèbre Red Bull Junior Team, Jean-Eric Vergne devient pilote de Formule 1 en 2012 au sein de l’écurie Toro Rosso pour trois saisons : il disputera 58 Grand Prix, avec deux top 6 pour meilleur résultat (Canada 2013 et Singapour 2014), sans oublier ses deux saisons, 2015 et 2016, comme pilote essayeur de la prestigieuse Scuderia Ferrari.
C’est vers le nouveau championnat tout électrique de la FIA que Jean-Eric Vergne se dirige, dès décembre 2014, au sein de l’écurie Andretti Autosport avec une pole position signée d’entrée de jeu en Uruguay. JEV joue les premiers rôles dans ce championnat du monde de Formule E, comme en témoigne son podium à domicile, a Paris, en 2016. Après cette saison 2 chez DS Virgin, JEV s’épanouit dans l’équipe chinoise Techeetah pour une saison 3 de Formule E palpitante. C’est à l’aube de la très attendue course parisienne que Jean-Eric Vergne a reçu sportsmarketing.fr dans le stand Techeetah situé sur l’esplanade des Invalides pour parler Formule E mais pas que : JEV est multicarte, il y a le JEV pilote en Endurance, le JEV ambassadeur de plusieurs marques innovantes et le JEV numérique très actif sur les réseaux sociaux, souvent en tête du Fan Boost.
Bruno Cammalleri : Vous avez rejoint l’écurie Techeetah pour cette saison 3 de la Formule E. Pouvez-vous nous parler de cette équipe et plus globalement de ce nouvel environnement qui semble très bien vous convenir ?
Jean-Eric Vergne : Oui j’ai rejoint Techeetah pour cette saison 3, en participant au fondement de l’équipe avec le chef technicien Leo Thomas et le team principal Mark Preston. On a suivi depuis le début, c’est à dire depuis sa création à partir des cendres du team Aguri pour en faire Techeetah et ce que c’est devenu aujourd’hui. Je me sens effectivement hyper bien dans cette écurie, c’est l’équipe dans laquelle je me suis le mieux senti. J’y suis pour le long terme et tout se passe très bien pour l’instant.
Bruno Cammalleri : Comment peut-on caractériser les circuits en ville de la Formule E ? Quel est votre top 3 des circuits de Formule E ?
Jean-Eric Vergne : Les circuits de Formule E sont effectivement urbains. Ils sont petits, bosselés et étroits. Ce qui caractérise le mieux un circuit en ville c’est Paris ! Je pense qu’on ne peut pas faire plus central que ce circuit autour des Invalides. Après on a aussi fait une superbe course à Miami (mars 2015), dans le centre de Moscou, de Berlin également. En fait dans toutes les villes où l’on va, on se retrouve sur des circuits en centre ville. Je pense que sur Paris, Miami, Moscou et puis Londres aussi, c’est vraiment ce qui caractérise la Formule E. Pour Londres c’était dans un parc, très étroit et très bosselé. Et si je dois sortir un top 3, ce sera Paris, Hong Kong et New York !
Bruno Cammalleri : Comment préparez-vous une course de Formule E ?
Jean-Eric Vergne : En Formule E on roule très peu , nous avons seulement la journée du samedi pour faire les essais libres, les qualifications et la course. Donc toutes les équipes se préparent énormément sur simulateur. Les circuits sont scannés de manière à ce qu’ils soient reproduits le plus fidèlement possible, les bosses, la largeur de la piste, les murs… on roule beaucoup sur simulateur avant la course. Sur la préparation physique, la Formule E est intrinsèquement moins physique à conduire. En revanche c’est une voiture plus compliquée à piloter. Elle est peut être moins exigeante physiquement mais elle demande plus au niveau conduite avec davantage de concentration. Là en Formule E pour passer à fond en virage en ville, sur une partie bosselée, il faut vraiment se lever tôt !
Bruno Cammalleri : Avec plus d’activité qu’auparavant sur les réseaux sociaux (site officiel, Twitter, Facebook, Instagram et même LinkedIn), comment s’articule votre stratégie numérique et comment créer de l’engagement auprès des fans ?
Jean-Eric Vergne : Créer de l’engagement auprès des fans c’est quelque chose de très important. Je suis dans un championnat qui est beaucoup plus ouvert que les autres championnats que j’ai pu faire dans le passé, la Formule E est très ouverte aux fans et je trouve ça génial. Donc autant jouer le jeu et donner le maximum aux fans. Ensuite la stratégie numérique c’est une partie du business d’un sportif. Pour n’importe quel sportif ou n’importe quel annonceur ou sponsor, c’est bien de gagner une course, ou un match, mais c’est aussi important d’avoir de la visibilité et de la crédibilité sur les réseaux sociaux : il y a l’idée d’avoir une plus grosse communauté de fans et c’est effectivement très important à prendre en compte.
Bruno Cammalleri : Vous êtes ambassadeur de plusieurs marques comme les montres HYT et la start-up de locations de véhicules Virtuo. Le coté innovant et technophile de ces marques colle bien avec votre implication en Formule E qui se veut elle aussi avant-gardiste. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces partenariats ?
Jean-Eric Vergne : J’ai participé au début de la marque HYT en étant le premier ambassadeur. Je porte les couleurs de HYT depuis quelques années maintenant et je suis fier de représenter cette marque de montres qui est vraiment exceptionnelle.
Concernant Virtuo on a profité du E-Prix de Monaco, de Paris et des 24H du Mans pour leur donner une bonne visibilité, pour que beaucoup plus de personnes puissent connaître la marque Virtuo et son système complètement révolutionnaire dans la location de voitures. C’est une application, un peu du style Uber, où l’on fait sa réservation avant sur son téléphone. Tout est enregistré préalablement, la carte bleue, le permis de conduire, l’assurance, tout est fait avant et la location de la voiture se fait très vite. Pour l’instant Virtuo fonctionne principalement à Paris, Lyon, Nice, Aix en Provence et arrive dans de plus en plus de villes et dans de nouveaux pays. C’est aussi simple que rapide ! Je l’utilise moi même, je l’ai encore utilisé à Nice : avant de monter dans l’avion j’ai loué la voiture, je sais quelle voiture j’aurai car Virtuo propose des Mercedes Classe A. Ensuite je me dirige directement vers le parking, l’application m’a indiqué où se trouve la voiture, ma clé c’est mon téléphone et c’est parti ! Aujourd’hui, tout ce qui est fait dans les applications et nouvelles technologies pour faire gagner du temps aux personnes, c’est quelque chose qui marche extrêmement bien.
Bruno Cammalleri : Et quid de votre programme en Endurance chez Manor ?
Jean-Eric Vergne : J’en suis pour l’instant à mes débuts en Endurance. Mes débuts se sont très bien passés et j’en suis très content. Très content aussi des performances réalisées sur les deux premières courses (Silverstone et Spa). Je suis très pressé d’aller au Mans pour voir à quoi ça ressemble de l’intérieur et ça risque d’être une expérience formidable. Avec la Formule E et l’Endurance, j’ai deux voies totalement compatibles qui sont en face de moi.
Bruno Cammalleri : En tant que francilien et en tant que sportif tricolore, qu’est ce que vous inspire la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques 2024 ?
Jean-Eric Vergne : Paris est une ville magnifique, tout le monde le sait et Paris mérite effectivement les JO. Avant le E-Prix de Paris, je suis monté sur la Tour Eiffel pour un programme TV anglais sur les nouvelles technologies : j’étais impressionné de voir que la Tour Eiffel fonctionnait aux énergies vertes, avec de l’éolien notamment, des turbines qui produisent de l’électricité, des panneaux solaires… le fait de voir que les technologies vertes étaient dans le monument historique de Paris est très impressionnant. Cela montre que Paris pousse vraiment pour les nouvelles technologies et pour une ville propre et verte. Et on fait une course de Formule E, électrique, dans Paris. Donc Paris prouve qu’elle est au-delà de beaucoup de villes au niveau technologique, et niveau visibilité-notoriété qui dit mieux que Paris ! On démontre avec ce E-Prix que Paris parvient à organiser des énormes évènements comme la Formule E. La course se déroule aux Invalides, c’est ici sur cette esplanade (où sont situés les stands) que devraient se dérouler les épreuves de tir à l’arc et ce serait vraiment fabuleux de voir les JO 2024 arriver à Paris… je pense que Paris a tous les ingrédients pour cela !