Du 8 au 10 juin, Paris a vu s’affronter au stade Jean Bouin les meilleures équipes mondiales à sept pour le dernier tournoi de l’année des HSBC World Rugby Sevens Series.
Dans le tournoi féminin, c’est la Nouvelle-Zélande qui s’impose devant l’Australie, le Canada et la France. Mais ce sont bien les Australiennes qui remportent la saison, deux petits points devant les Blacks Ferns Sevens. Chez les hommes, l’Afrique du sud l’emporte face à l’Angleterre en finale du HSBC Paris Sevens sur le score de 24-14. La Nouvelle-Zélande termine sur la dernière marche du podium en remportant la finale pour la médaille de bronze face au Canada. Grâce aux 22 points de cette victoire parisienne, les Sud-Africains remportent le circuit mondial.
28 équipes internationales se sont affrontées au cours de 45 matchs masculins et 34 matchs féminins. Grâce à une coordination millimétrée, les matchs s’enchaînent à un rythme aussi rapide et percutant que celui des joueurs sur la pelouse. Les matchs sont courts et offrent de nombreux essais : l’expérience est clairement spectaculaire. Le HSBC Paris Sevens c’est donc un rythme, dense et soutenu. Mais c’est aussi (et surtout) une belle vitrine pour le rugby à 7. Ludique et festif, le HSBC Paris Sevens célèbre depuis 2016 le rugby à sept grâce à une convivialité qui dépasse les frontières des nations. Foodtrucks, stands de maquillage, mur digital, mini-drop challenge, concours pour gagner des tee-shirts dédicacés par l’équipe de France de 7, HSBCHotSeat, de nombreuses animations rythmaient le week-end dans le village comme dans le stade Jean Bouin.
Sponsor principal des HSBC Sevens World Series depuis 2010, HSBC retrouve dans le rugby à sept et le Paris Sevens ces valeurs de dynamisme, d’ouverture à l’international, d’esprit d’équipe et d’accomplissement de ses ambitions. Pour évoquer ce sponsoring et le développement du tournoi parisien, Sportsmarketing a rencontré Philippe Saint-André, ancien sélectionneur du XV de France et ambassadeur HSBC.
Bruno Cammalleri : Pourquoi avez-vous accepté de devenir ambassadeur HSBC pour le rugby à sept ?
Philippe Saint-André : Tout d’abord parce que je trouve que nous avons en France une chance énorme d’avoir un tournoi HSBC World Rugby Sevens Series. C’est quelque chose d’exceptionnel ! Il y a beaucoup de pays qui aimeraient avoir un tel tournoi, surtout quand on sait qu’il n’y a que deux pays européens à avoir un tournoi, à savoir Londres et Paris. Après les autres tournois se déroulent à Hong-Kong, Dubaï, Vancouver, Las Vegas… ce sont des tournois exceptionnels. C’est un sport qui est en plein développement, avec de belles perspectives : c’est olympique, nous allons avoir des JO en France en 2024, et notre équipe féminine vient de passer à la 3ème place mondiale.
Je trouve que le 7 est important pour le rugby français. Dans la formation il serait bien aussi que l’on mette du 7 dans les écoles, les universités… Il y a quelques années, à l’époque de notre génération, on a perdu énormément de terrain dans les écoles car les plus gros potentiels partaient du coté du rugby à 15. Maintenant j’ai l’impression qu’ils vont plus vers le handball, le basket ou l’athlétisme. On a perdu énormément au niveau scolaire, or c’est à ce niveau que l’on a des potentiels énormes, c’est à dire rapides et percutants. A 16 ans/17 ans on peut avoir des joueurs qui sont plutôt dans le registre de l’évitement et la vitesse, et qui pourraient dévier de 15 à 7. Mais pour y arriver, pour les emmener vers le 7, il faut promouvoir le 7 et en parler beaucoup plus. D’où mon rôle d’ambassadeur. Avec Thomas Castaignède c’était une bonne opportunité d’être là pour parler du rugby à sept car c’est vraiment une culture forte dans le monde entier. J’ai entraîné 10 ans en Angleterre et le 7 fait clairement parti du développement du joueur. J’avais des joueurs comme Ben Foden, ce sont des joueurs qui ont été internationaux anglais à 15 : j’étais obligé de les laisser partir dans l’année sur plusieurs tournois internationaux à 7. C’était important pour son développement afin de devenir un grand joueur de rugby, et il l’a été. Nous, en France, on n’a pas encore cette culture. On est un peu en retard là-dessus. Même à 15, on voit que l’on a du mal sur certains aspects comme la technique individuelle, la vitesse ou sur la prise d’informations. Le 7 peut être une des clés pouvant nous faire du bien.
C’est aussi, et on le voit avec nos jeunes français, une expérience exceptionnelle à vivre dans tous les pays du monde, à travers cette compétition hyper relevée qu’est le HSBC World Rugby Sevens Series. Représenter son pays et faire les Jeux Olympiques en rugby, nous on n’a jamais pu le faire ! Alors l’opportunité qui se présente à nos jeunes est magnifique.
Bruno Cammalleri : En quoi consiste votre rôle d’ambassadeur HSBC ?
Philippe Saint-André : Ca consiste d’abord à parler et promouvoir le rugby à sept. Avec Thomas Castaignède on a la chance d’accompagner HSBC et leurs clients dans le monde entier. On a vécu longtemps en Angleterre donc on a cette capacité à pouvoir interagir avec leurs clients dans le monde entier, que ce soit en français ou en anglais. Il peut toujours avoir des questions sur notre sport, sur le 15 comme sur le 7. Alors pour nous, c’est l’opportunité de voir et transmettre notre passion car le rugby est avant tout une passion. Bien sur dans notre rôle d’ambassadeurs c’est l’occasion d’en parler un peu plus ! J’ai aussi la chance de parler de cette passion avec RMC Sport. Il faut en effet médiatiser ce sport : il y a encore beaucoup de monde qui ne sait pas qu’il y a un tournoi HSBC World Rugby Sevens Series à Paris, alors que c’est un spectacle avec une ferveur fantastique.
Bruno Cammalleri : Justement, l’ambiance et la dimension entertainment, voilà une dimension importante du rugby à sept et des HSBC World Rugby Sevens Series…
Philippe Saint-André : Oui c’est une dimension essentielle. La place forte du rugby à sept c’est Hong-Kong, et je dois dire qu’en terme d’ambiance ça reste un rendez-vous incroyable. C’est une véritable fête et les gens dans le public sont souvent déguisés. Maintenant que le championnat est professionnel, avec un World Series et plein d’étapes, il n’y a que deux étapes européennes. En Ecosse et à Londres avant, et maintenant c’est Paris et Londres. C’est quelque chose de ludique, de très agréable, où l’on ne s’ennuie jamais, et qui doit se développer et perdurer en France.