Troisième sport en France en terme de pratique (12
millions et
40% de femmes), le cyclisme attire 18 à 20 millions de spectateurs le long
des routes du Tour de France. Synonyme de virilité, dynamisme et
convivialité, le cyclisme, c’est le dépassement de soi incarné par le coureur, seul sur son vélo. A cause de ça et des moyens techniques
importants mis en place par les chaines télévisés, il n’est pas
surprenant d’apprendre que le cyclisme est le 3ème sport le plus
médiatisé en France derrière le football et le rugby.
Malheureusement, ces dernières années, le dopage a fait du tort au cyclisme. Jusqu’ici je ne vous apprends rien. Le grand public a du mal à aimer et à s’identifier dans un sport où les athlètes de niveau enchainent les performances de haut niveau grâce à des substances illicites. Mais ce n’est pas que le grand public qui a du mal à gérer les problèmes de dopage dans le cyclisme
En effet, Adidas a décidé de mettre fin à son partenariat avec l’équipe T-Mobile et ce pour la fin 2008. T-Mobile est l’ancienne équipe de Jan Ullrich, ancien vainqueur du Tour de France et coupable de dopage et de Patrick Sinkiewitz, un des coureurs expulsés sur le dernier Tour de France et qui a déclaré que le dopage était monnaie courante chez T-Mobile au cours du Tour 2006.
C’est donc la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour la marque à 3 bandes. A ce niveau-là, le cyclisme n’apporte plus rien à Adidas : s’afficher aux côtés d’un sport aussi controversé que celui-là ne valorisera pas ou ne boostera pas les ventes des produits Adidas et n’améliorera SURTOUT pas la notoriété de la marque. De plus si l’on s’attarde sur les coureurs, il n’y en a que très peu (voire personne) qui ne sont pas soupçonnés de dopage (moi-même j’avais foi en Alejandro Valverde mais j’ai vite déchanté quand j’ai vu qu’il était cité dans l’affaire Puerto) et qui bénéficient d’un rayonnement mondial ou du moins européen suffisament important pour intéresser une marque comme Adidas.
Et il semblerait que les soucis ne s’arrêtent pas là pour l’équipe allemande puisque des rumeurs circulent sur le retrait de T-Mobile, filiale du géant des télécommunications Deutsche Telekom, mais aucune décision n’a été prise pour le moment (NB: T-Mobile a un contrat se terminant en 2010).
Le cyclisme va-t-il perdre ses gros sponsors? Même si Skoda et Sagem ont resigné pour faire parti des partenaires principaux du Tour de France, je ne vois pas quelle grande entreprise voudrait à ce jour investir dans le monde du cyclisme (peut-être le #1 mondial des seringues, sic). Quand on sait qu’une décision de parrainage réside majoritairement sur le duo Investissement/Image, le cyclisme présente à l’heure actuelle un échange perdant-perdant pour beaucoup d’entreprises : un investissement relativement lourd axé sur une épreuve phare, le Tour de France, mais qui, à l’heure actuelle, présente une image très négative. Un pari risqué pour les partenaires actuels des épreuves cyclistes qui tablent sans doute sur une amélioration de l’image de ce sport.
Peut-être pour l’édition 2008 du Tour de France?