Du 8 au 21 octobre 2019, les arbitres sont à l’honneur sur tout le territoire à l’occasion des 18èmes Journées de l’Arbitrage. Organisées par La Poste aux côtés des fédérations et ligues professionnelles, les Journées de l’Arbitrage se sont installées comme un événement d’envergure nationale qui permet de mettre sous le feu des projecteurs les arbitres élite comme amateurs ou encore les jeunes en cours de formation.
Pour cette édition 2019, La Poste questionne et met en avant le thème de « l’autorité positive au service du jeu ». Le PDG du Groupe La Poste Philippe Wahl précise que cette dernière ne doit pas être confondue avec l’autoritarisme « qui n’est pas une valeur mais relève d’un comportement excessif ». Dans une époque où « les fondements de l’autorité sont mis à mal » et où « l’autorité mérite qu’on lui redonne du sens », Philippe Wahl rappelle que l’autorité « est établie en droit et guidée par la volonté de servir l’intérêt du jeu, d’en assurer la continuité et de protéger chaque joueur individuellement ». Pour porter et délivrer ce message d’autorité positive, La Poste a choisi le champion du monde 1998 Robert Pirès comme parrain de cette édition 2019.
Sportsmarketing s’est rendu au lancement de ces 18èmes Journées de l’Arbitrage. Nous nous sommes entretenus avec Jean-Raphaël Gaitey, Responsable des partenariats sportifs du Groupe La Poste.
Bruno Cammalleri : quels enseignements retenez-vous du baromètre Kantar/La Poste 2019 de l’arbitrage ?
Jean-Raphaël Gaitey : nous avons effectivement l’habitude de mener ce baromètre tous les ans avec Kantar pour mesurer l’évolution de certains indicateurs. Il s’agit d’une étude sur la perception des Français par rapport à l’arbitrage. On voit d’années en années que les Français considèrent que l’arbitrage reste une activité difficile à accomplir et à exercer. 88% des Français pensent que le rôle de l’arbitre est de plus en plus difficile. Il y a d’autres indicateurs qui sont nouveaux comme ceux relatifs à l’autorité ou à l’esprit sportif. On constate également que les Français sont très majoritairement favorables à l’arbitrage vidéo (93%, contre 90% en 2018). Il semblerait que l’apport de la technologie soit bénéfique selon eux. Ce thème fait beaucoup débat et c’est un thème qui fera toujours parler. La vidéo n’apportera pas toutes les réponses mais elle en apporte certaines. Elle évite un certain nombre d’erreurs, ce qui est souhaité par les acteurs du jeu.
Bruno Cammalleri : pourquoi avoir mis l’accent sur l’autorité positive cette année ?
Jean-Raphaël Gaitey : l’autorité positive est une thématique qui dépasse largement l’univers du sport. En tant qu’entreprise publique, La Poste est très attachée à ce thème. Nous avons un rôle dans la société et nous avons encore plus intérêt que les autres entreprises à porter ce genre de sujet citoyen. Dans l’étude que nous venons d’évoquer, l’arbitre est très clairement associé à l’autorité positive : pour 90% des Français l’arbitre est un bon représentant de l’autorité positive. Aux côtés de l’autorité positive, l’arbitre véhicule de nombreuses autres valeurs : les répondants citent à une très forte majorité (91%) le respect, la compétence, l’engagement (90%) et la confiance (88%). C’est un garant des règles indispensable au jeu et au bon esprit sportif.
Bruno Cammalleri : pourquoi avoir fait le choix de Robert Pirès comme parrain ?
Jean-Raphaël Gaitey : son profil et ses multiples expériences parlent pour lui car il a toujours fait preuve d’exemplarité et de respect vis à vis de son entourage, de ses différents clubs, des fans et des décisions des arbitres. C’est quelqu’un qui porte bien le sujet et qui était comme un poisson dans l’eau au collège Georges-Pompidou de Courbevoie le 25 septembre dernier quand nous avons expérimenté une première opération avec des collégiens. Il a su partager son expérience et témoigner aux côtés de Clément Turpin. C’est un choix qui s’est avéré très positif et efficace.
Bruno Cammalleri : La Poste n’accompagne pas seulement les arbitres de football…
Jean-Raphaël Gaitey : il y a quatre sports que l’on parraine (foot, rugby, hand et basket). Cela concerne 64 000 arbitres, 2 millions de rencontres par an, élite et amateur. L’intérêt de ces journées de l’arbitrage permet de décloisonner les sports et de porter sur le devant de la scène auprès des médias comme du grand public des thématiques qui sont propres à la fonction arbitrale, quel que soit le sport. Bien sur on connaît les spécificités liées à chaque sport. Les arbitres de football auront toujours quelques problématiques qui seront différentes d’un arbitre de basket ou de hand. Par ailleurs, ces journées de l’arbitrage permettent de célébrer les arbitres, de mettre en avant des thématiques comme l’autorité positive. Il faut valoriser la fonction pour essayer d’attirer de jeunes arbitres. Il y a un intérêt à susciter des vocations.
Bruno Cammalleri : Quelles sont les activations prévues durant ces deux semaines des Journées de l’Arbitrage ?
Jean-Raphaël Gaitey : tout d’abord, dans tous les stades professionnels des 4 sports concernés, chez les femmes comme chez les hommes, nous aurons des activations qui vont sensibiliser à la fois les joueurs, les dirigeants et les spectateurs : des haies d’honneur avec le message « Tous Arbitres », des jeunes arbitres viendront donner le coup d’envoi des matchs, les capitaines porteront des brassards « Tous Arbitres », des fanions seront offerts par les arbitres aux capitaines, des messages seront diffusés par les speakers et des spots seront diffusés sur les écrans géants. Les téléspectateurs seront également touchés via la TV. 26 000 clubs amateurs seront animés via un kit pédagogique qui permettra aux éducateurs, aux dirigeants ou aux arbitres d’animer une séance auprès des jeunes licenciés sur la thématique de l’autorité positive et de la nécessité de la respecter. D’autre part, une série d’événements sera organisée dans des collèges, avec l’intervention commune d’un binôme reconnu constitué d’un arbitre élite et d’un joueur professionnel dans les 4 sports comme nous avons pu le faire avec Robert Pirès à Courbevoie.
Photos : La Poste