Grande soirée boxe en perspective ce vendredi 15 novembre à l’AccorHôtels Arena, avec en particulier deux combats très attendus : Arsen Goulamirian qui défendra son titre de super champion WBA des lourds-légers face à l’Australien Kane Watts tandis que Michel Soro et Cédric Vitu se disputeront la ceinture WBA Gold des super-welters. La soirée sera d’ailleurs diffusée sur Canal+ Sport à partir de 20h45. A quelque jours de l’événement, Sportsmarketing.fr a rencontré Sébastien Acariès, promoteur Univent Boxing, qui est à l’origine et qui organise ce gala.
Bruno Cammalleri : pouvez-vous nous présenter le contexte de ce gala du 15 novembre ?
Sébastien Acariès : cette grande soirée boxe du 15 novembre apparaît comme le fruit d’un travail de 4 années. Nous sommes dans la quatrième année du partenariat avec notre diffuseur Canal+ que nous avons signé en 2016. C’est même un travail encore plus ancré que 4 années, puisque Michel Soro, qui va disputer un championnat du monde face à Cédric Vitu dans cette soirée, boxe avec moi depuis 2008. Soit il y a plus de 10 ans ! Arsen Goulamirian a quant à lui commencé à travailler avec moi en 2015. Nous présentons donc cette grande soirée à Bercy avec ce double championnat du monde : Arsen Goulamirian face à l’australien Kane Watts (WBA des lourds-légers), puis Michel Soro et Cédric Vitu qui se disputeront la ceinture WBA Gold des super-welters. Deux gros combats, deux championnats du monde qui seront entourés par des combats d’encadrement.
Bruno Cammalleri : comment les dimensions sport et entertainment vont-elles s’articuler lors de cette soirée ?
Sébastien Acariès : l’aspect sportif sera clairement au rendez-vous puisque nous aurons de grands combats avec des titres mondiaux à la clé. Ce sont des combats attractifs avec, d’un côté un combat franco-français Soro-Vitu que tout le monde attend, et d’autre part celui d’Arsen Goulamirian très attendu aussi étant donné qu’il n’a pas boxé depuis un an. L’aspect entertainment demeure également important car il fait partie de notre sport. La boxe véhicule des messages aux personnes qui aiment ce sport avec sa dimension de show. On aura un grand show qui viendra entouré cette soirée boxe, avec des artistes qui viendront chanter, notamment pour les entrées de boxeurs, ainsi que des mises en scène son et lumière. Mon rôle de promoteur boxe consiste à gérer toute la partie sportive avec mes homologues promoteurs et managers. Il y a aussi le volet événementiel, qui consiste à mettre en place de façon concrète les événements. Et il y a la partie show qui vient s’ajouter. On la travaille avec des prestataires, parfois avec des interlocuteurs ponctuels sur tel ou tel événement car chaque show est unique et doit se différencier. Et bien sur ce sera le cas le 15 novembre à l’AccorHotels Arena.
Bruno Cammalleri : justement qu’est ce qui vous a poussé à organiser ce gala à l’AccorHotels Arena ?
Sébastien Acariès : l’AccorHotels Arena a toujours été un lieu mythique de la boxe. Mon père a organisé des combats dans cette salle pendant de nombreuses années. Y revenir 15 ans après, la dernière fois que nous y étions c’était en 2005 avec Brahim Asloum, est historique et unique. Cette salle parle aux personnes qui ont aimé y voir des combats de boxe. D’autre part, quand on présente un plateau de cette envergure, avec deux championnats du monde et plusieurs autres combats, on ne peut pas se permettre d’aller dans une salle de 3 000 ou 4 000 places. Or l’AccorHotels Arena nous permet d’avoir une configuration à 16 000 places pour notre prochain gala. Arsen Goulamirian est attendu par le public d’Ile de France car il a boxé à deux reprises, en 2018, à Marseille. Il n’a donc pas pu boxer à Paris. C’était donc stratégique d’organiser son combat à Paris, surtout après son année d’absence, car beaucoup de gens vont se déplacer pour le voir. Le deuxième combat Vitu VS Soro, franco-français, est aussi très attractif et il fallait le faire à Paris.
C’était le moment de montrer que nous sommes capables de rivaliser avec ce que font les américains et les anglais qui remplissent des salles conséquentes
De plus, nous visons une certaine affluence et je pense que nous pouvons réunir un nombre important de spectateurs dans cette salle. Nous ne pouvions pas nous permettre de viser petit en allant dans une salle restreinte. Et il n’y a pas non plus pléthores de salles en Ile de France, en sachant que j’avais déjà organisé des galas Porte de Versailles au Dôme de Paris. D’où mon choix pour Bercy. C’était le moment de montrer que nous sommes capables de rivaliser avec ce que font les américains et les anglais qui remplissent des salles conséquentes. Pour réussir cela, il faut créer l’événement comme nous le faisons pour le 15 novembre.
Bruno Cammalleri : votre choix de diffuseur s’est porté sur le groupe Canal+. Pour quelles raisons ?
Sébastien Acariès : la boxe se porte beaucoup mieux depuis quelques années, et les télévisions se sont ré-intéressées et repositionnées pour acheter des programmes de boxe. Il y a effectivement RMC, et notamment la chaîne RMC Sport 4, qui travaille avec Brahim Asloum pour organiser des galas de boxe. Il y a aussi beIN SPORTS qui diffuse de la boxe, avec des combats orientés boxe internationale, souvent la nuit à cause du décalage d’horaire.
La famille Acariès et Canal+ ont une histoire commune
Canal+ est aujourd’hui un acteur très important dans la boxe. La famille Acariès et Canal+ ont une histoire commune, puisque mon père a travaillé avec Canal pendant 25 ans. Il a fait le premier direct de boxe sur cette chaîne en 1985. Fort de cette histoire, il était naturel pour moi de donner la priorité et de retravailler avec Canal. J’avais par ailleurs entrepris des relations avec le directeur des sports Thierry Cheleman, anciennement patron des sports de la chaîne Direct 8 avec laquelle j’ai travaillé en 2010-2011. C’était le timing parfait pour cette nouvelle collaboration et les choses se sont faîtes comme ça. Tant mieux pour la boxe et pour les amoureux de ce sport qui ont la possibilité de revivre les belles années de la boxe sur Canal+. J’espère que cela va perdurer.
Bruno Cammalleri : qui sont les partenaires de ce gala ?
Sébastien Acariès : bien sur la WBA, fédération mondiale, est un partenaire incontournable puisque c’est via cette organisation que nous passons et que les combats sont enregistrés et officialisés. Concernant les partenaires privés qui m’accompagnent, ce sont des partenaires passionnés, engagés, avec des gens qui aiment ce sport et qui veulent nous soutenir. En fait, accompagner la carrière d’un boxeur et accompagner nos événements c’est rentrer dans une team et c’est une vraie aventure très enrichissante.
Le groupe Partouche fait partie de ce profil de partenaires. il faut savoir qu’il y a des coeurs de cibles, et que les aficionados de boxe sont des gens qui peuvent avoir l’occasion de fréquenter des casinos. La plateforme de paris sportifs VBet a quant à elle une légitimité, celle des paris sur le sport et notamment sur la boxe. Cela permettra de pouvoir parier sur les deux combats principaux de la soirée du 15 novembre. Autre partenaire, Gigafit, une chaîne de clubs de remise en forme présente partout en France avec son président Mountassir Bouhadba qui est un passionné de sports de combats. Forcément, il y avait pour Gigafit beaucoup de sens à soutenir un événement sportif comme le nôtre.
Bruno Cammalleri : y-a t-il un renouveau du noble art aujourd’hui ?
Sébastien Acariès : dans les années 2008/2009 quand Canal+ a arrêté de diffuser de la boxe, avec d’autres chaînes qui elles aussi n’en diffusaient pas, il y a eu une période de creux. Il y avait moins de boxeurs performants et donc moins de champions et de têtes d’affiches. Cela a entraîné un désintérêt général d’oeuvrer pour ce sport, en particulier des diffuseurs et des sponsors. J’en ai subi les dommages, puisqu’en tant que promoteur il était très compliqué de promouvoir des soirées de boxe et de gérer la carrière de boxeurs quand on n’a pas un diffuseur TV et des sponsors qui vous accompagnent et un public qui se mobilise pour venir voir nos événements. Il y a eu un travail de longue haleine pour aboutir à ce que nous proposons aujourd’hui, et pour remettre la boxe à l’honneur et au niveau où elle doit être dans le paysage du sport français. On a encore une grande marge de progression pour que l’on puisse faire davantage évoluer notre sport en France. Je suis persuadé que, dans les prochaines années, nos boxeurs champions vont encore plus gagner le coeur des Français et toucher un plus large public et pas simplement les aficionados de boxe. Je crois énormément en nos talents français et en notre dynamique.
Le nombre de licenciés à la fédération française de boxe ne fait qu’accroître depuis ces cinq dernières années.
On le ressent dans la société, les gens ont davantage envie de s’intéresser à la boxe. Ils ont envie de pratiquer la boxe. C’est un sport pratiqué par tout le monde : de plus en plus de femmes, de chefs d’entreprises et même notre premier Ministre Édouard Philippe font de la boxe ! Il y a 10/15 ans cela n’existait pas, la boxe était une niche et elle n’était pas ouverte à tout le monde contrairement à aujourd’hui où elle se démocratise. C’est devenu, un peu, un sport à la mode. Tant mieux pour l’image de notre sport. Je pense qu’en surfant sur cette dynamique et en ayant des boxeurs charismatiques, qui sont champions, crédibles et qui portent le drapeau français, on ne peut que s’en réjouir. D’ailleurs, le nombre de licenciés à la fédération française de boxe ne fait qu’accroître depuis ces cinq dernières années.
Bruno Cammalleri : à titre personnel, quels sont les autres sports que vous suivez ?
Sébastien Acariès : je suis un amoureux du sport dans sa globalité et j’aime tous les sports ! J’adore regarder l’athlétisme, tout comme j’aime suivre toutes les disciplines des Jeux Olympiques. Je suis beaucoup le football, le tennis et les sports US avec la NBA… et bien sur la boxe qui prend énormément de mon temps. Je me réveille et je me couche chaque jour avec la boxe, la boxe, la boxe ! C’est ma passion et mon activité principale.
Crédit photos : Karim Foudil / Univent