A quelques semaines de sa 9ème saison de Formule 1, la 5ème avec l’écurie américaine Haas, Romain Grosjean était présent à Paris à l’exposition Concept Cars du Festival Automobile International en tant que parrain de l’Association Hubert Gouin – Enfance & Cancer. L’occasion d’en savoir plus sur son rôle au sein de l’association et de faire des parallèles entre le design des concept cars et des monoplaces de F1.
Bruno Cammalleri : vous êtes présent au Festival Automobile International en tant que parrain de l’Association Hubert Gouin – Enfance & Cancer. En quoi consiste votre rôle ?
Romain Grosjean : je suis parrain de l’association depuis 2013. Les enfants c’est quelque chose de sacré, donc cet engagement me tient beaucoup à coeur. Enfance & Cancer est une petite association gérée par Anne Gouin qui finance la recherche sur le cancer chez l’enfant. Par conséquent, dès que l’on peut trouver des moments pour aider l’association et récolter des fonds on le fait. Ou dès que j’ai du temps pour aller à la rencontre des enfants, c’est pareil.
Avec Jaguar, nous avons pu organiser des essais sur circuit et ce matin (ndlr mercredi 29 janvier) ils ont la chance de venir voir le Festival Automobile International et de découvrir des supers voitures. Voir qu’ils sont heureux, qu’ils ont passé un bon moment, qu’ils oublient un peu la maladie et que ça puisse les sortir du quotidien, cela n’a pas de prix. Bien sur il y a un agenda bien rempli en F1… mais il faut trouver le temps. J’explique à mes enfants, même s’ils n’aiment pas quand je pars de la maison et c’est vrai que je pars beaucoup : vous avez la chance d’être en pleine santé, papa va aller voir des enfants qui n’ont pas votre chance et qui sont malades. Même à quatre et six ans ils comprennent.
Bruno Cammalleri : l’exposition Concept Cars du Festival Automobile International fait la part belle au design. Quels parallèles peut-on faire avec la Formule 1 dans ce domaine ?
Romain Grosjean : il y a beaucoup d’idées futuristes dans cette exposition. En F1 on pousse souvent les limites à l’extrême. Quand on voit un concept car, on peut être très enthousiaste puis parfois déçu, ensuite, en voyant la version définitive d’une auto en se disant : pourquoi n’ont-ils pas gardé ça ! Il y a beaucoup de voitures extraordinaires, il y en a d’autres où l’on peut être plus dubitatif mais j’espère que je ne suis pas le seul à ne pas tout comprendre sur certains modèles ! Mais généralement les voitures sont splendides. J’aime beaucoup voir les rappels entre les modèles, comme entre le premier Land Rover Defender et le nouveau. D’ailleurs, quand je vois le nouveau Defender présent dans cette exposition, je le trouve top et j’ai envie d’en avoir un ! C’est assez drôle de voir que l’on a réussi à garder l’esprit. Je pense aussi à une marque mythique que l’on connaît tous : Porsche. Quand on voit la première Porsche et la dernière Porsche, on sait que c’est une Porsche, on sait la forme que ça a. C’est top d’arriver à avoir ces similitudes avec des voitures qu’on a connu dans le passé.
Bruno Cammalleri : dans le look des F1 les couleurs, et donc les sponsors, ont aussi de l’importance. Quelles sont vos préférences ?
Romain Grosjean : pour moi il y a des voitures qui sont sorties du lot dans l’histoire du design et des couleurs en F1. Il y avait les Williams avec Rothmans, la Jordan du début des années 1990 avec Camel et les McLaren blanche et rouge. Bien sur, aujourd’hui on n’a plus le droit aux cigarettiers et à certains types de produits dans les sponsors, ce qui peut changer les couleurs et l’aspect des autos. On l’a vu avec Haas qui a été grise pendant plusieurs années, l’an dernier on a eu un sponsor en noir et or. Cette année on va probablement rechanger les couleurs. Par ailleurs, parfois j’aimerais voir deux voitures différentes par écurie avec deux sponsors. BAR avait essayé au début des années 2000 : à la base ils avaient une F1 blanche et une autre bleue. Mais ils n’avaient pas eu le droit de garder ce format car les voitures doivent être similaires. J’aimerais bien que l’idée soit appliquée, cela ouvrirait beaucoup d’opportunités de sponsoring. Après bien évidemment Ferrari est toujours restée rouge et on ne voit pas une Ferrari d’une autre couleur. C’est pareil avec les Mercedes en flèches d’argent.
Bruno Cammalleri : l’exposition Concept Cars du Festival Automobile International croise les univers et les styles, comment jugez-vous le plateau présent cette année ?
Romain Grosjean : j’aime beaucoup. Il faut être ouvert d’esprit, il faut regarder les choses. Là typiquement l’exposition Concept Cars présente une Stratos du début des années 1980. Et si on prend l’auto la plus futuriste, la Lamborghini, c’est une voiture pour dans 20 ans, donc 2040. Cela fait 60 ans d’écart, et pourtant ce sont deux voitures qui attirent et qui nous excitent.