Voilà 10 ans depuis le retour en grande pompe de l’équipe d’usine de Mercedes-Benz en Formule 1. C’était en 2010 avec Michaël Schumacher et Nico Rosberg. La suite, on la connaît… Après une septième saison consécutive de domination sur la Formule 1, l’écurie Mercedes – qui n’oublie jamais de préparer l’avenir et de garder un coup d’avance sur la concurrence – a annoncé vendredi 18 décembre des changements structurels dans son actionnariat : Ineos qui était déjà sponsor de Mercedes en 2020, entre à hauteur d’un tiers au capital du team de Brackley et devient également partenaire principal. Un pas de plus dans le sport et la Formule 1 pour le géant de la pétrochimie qui est également présent dans la voile et l’America’s Cup ou encore dans le cyclisme après le rachat du team Sky en 2019.
Cette restructuration du capital de l’équipe de Lewis Hamilton et Valtteri Bottas signifie qu’elle sera désormais détenue à trois parts égales par Daimler AG, Ineos et Toto Wolff. Daimler réduit sa participation actuelle de 60% à 33% et Toto Wolff augmentera ses 30% actuels à 33%. Un rééquilibrage stratégique des forces qui ne passe pas inaperçu dans le monde de la Formule 1, quelques semaines après le rachat de l’équipe Williams par Dorilton Capital, et quelques jours après l’entrée du fonds d’investissement américain MSP Sport dans McLaren Racing. Dans le cadre de cette nouvelle structure d’actionnariat et fort de ses succès sportifs, Toto Wolff est reconduit aux commandes de l’équipe pour trois saisons supplémentaires. « Il aura ensuite l’occasion de passer à une nouvelle fonction exécutive au sein de l’organisation lorsqu’il décidera que ce sera le bon moment pour le faire» précise Mercedes au sujet du dirigeant autrichien.
💬 « This is a unique opportunity to make a financial investment in a team at the very top of its game, but which still has rich potential to grow in the future. »
Mercedes 🤝 @INEOS
— Mercedes-AMG PETRONAS F1 Team (@MercedesAMGF1) December 18, 2020
Le communiqué de Mercedes n’oublie pas de souligner les « solides revenus commerciaux et l’audience » générés par son engagement en Formule 1, certes coûteux, mais aux retombées aussi bien sportives qu’économiques considérables. Dans ce communiqué dédié à Ineos, Brackley n’oublie pas non plus de saluer ses autres « partenaires fidèles et prestigieux » comme son partenaire titre Petronas. En effet, d’autres marques font parties de l’aventure Mercedes depuis plusieurs années comme UBS (depuis 2010), Epson, ou encore l’horloger IWC Schaffhausen depuis 2013. Dernier dossier à boucler avant d’arriver en 2021, la prolongation du contrat du septuple champion du monde Lewis Hamilton qui doit être annoncée d’ici quelques jours. L’anglais, homme de tous les records en Formule 1, espère dépasser Michaël Schumacher au nombre de titres mondiaux pour viser un huitième sacre et passer la barre des 100 victoires en Grand Prix.
Ineos et Mercedes, voilà une nouvelle preuve, s’il en fallait une, de l’exceptionnelle attractivité du sport en tant que plateforme planétaire génératrice de revenus et de visibilité. En dépit des critiques et malgré la crise du coronavirus avec la menace d’une saison blanche début 2020, la puissance de la F1 en tant que levier de communication mondial hors-norme perdure et l’investissement d’Ineos le montre. La Formule 1 a en effet assuré son avenir à moyen terme avec la signature cet été des nouveaux Accords Concorde allant jusqu’en 2025, un nouveau règlement technique censé améliorer le spectacle en piste dès 2022, et l’utilisation à venir de biocarburants pour viser la neutralité carbone en 2030. De quoi – à priori – contribuer à faire taire les critiques toutes faîtes et autres raccourcis souvent faciles sur une discipline qui n’a jamais cessé d’être un laboratoire pour l’automobile.
Photo titre : Mercedes-Benz Grand Prix Ltd.