Depuis soixante ans, Toulouse appose sa marque sur le rugby français, avec un palmarès impressionnant. Surtout, le Stade a su imposer un style de jeu, une façon de penser, d’agir, de jouer. « Jouer à la toulousaine » s’apparente souvent à « bien jouer au rugby », de manière spectaculaire, dans un style souvent approché, jamais égalé, avec une redoutable efficacité.
Mais d’où vient ce style ? Qui a inventé ce « jeu de mains, jeu de Toulousains » dont on vante les mérites partout sur la planète rugby ? Cette identité, enracinée entre le Capitole et Saint-Sernin, les Ponts-Jumeaux et Ernest-Wallon, remonte aux années 1960, lorsque Paul Blanc, ancien joueur du club promu entraîneur des rouge et noir, jeta les fondements d’un rugby total, inspiré des All Blacks, où le mouvement général se transforma en un tourbillon donnant le tournis à tous ses adversaires. Robert Bru (1980-88) y ajouta une méthode. Puis, de Claude Labatut à Ugo Mola, en passant par Jean Gajan, Pierre Villepreux, Jean-Claude Skrela, Albert Cigagna, Serge Laïrle ou Guy Novès, tous ajoutèrent une pierre à l’édifice.
Un ouvrage qui plonge le lecteur dans ce mouvement perpétuel qu’est l’univers du Stade Toulousain, une noria de passes croisées, redoublées, sautées, entre courses folles et coups de génie.
Gilles Navarro, ancien grand reporter à L’Équipe, spécialiste du rugby, continue à apporter son expertise dans les pages de L’Indépendant ou sur les ondes de RTL. Il est l’auteur chez Solar des biographies de Vincent Clerc (2018) et de Guilhem Guirado (2022).