Samedi 28 octobre, en amont du départ de la 16e édition de la Transat Jacques Vabre au Havre, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a baptisé le nouvel IMOCA du navigateur Fabrice Amedeo en présence de ses partenaires et du public venu nombreux pour l’occasion.
Depuis 5 ans, à bord de son voilier de course Nexans, Fabrice Amedeo s’engage en faveur de la préservation des océans et de la transition énergétique. Son voilier est équipé de différents capteurs et de 16m2 de panneaux solaires et de deux hydro générateurs. Son objectif ? Courir le Vendée Globe 2024 – tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance – sans recourir à l’énergie fossile.
Ce baptême marque le début d’une nouvelle aventure pour Fabrice et son équipe engagé dans la Transat Jacques Vabre avec son co-équipier Andreas Baden. Au menu, 5400 milles à parcourir pour rallier la Martinique, les tous premiers sur ce nouveau bateau.
Rencontre avec Fabrice Amedeo qui nous en dit plus sur son bateau engagé pour la transition énergétique et l’avenir des océans.
Bruno Cammalleri : Comment avez-vous pu entrer en relation avec Christophe Béchu ?
Fabrice Amedeo : Mon projet est porter de sens. J’ai fait naufrage sur la Route du Rhum l’an passé, j’avais envie d’aller à fond avec les capteurs et tout le projet autour de la transition énergétique. Il s’avère que mon ancien coach sportif est le garde du corps du ministre Christophe Béchu. Il a aussi été le garde du corps d’Edouard Philippe. Un grand merci au ministre Christophe Béchu qui a accepté d’être le parrain de ce beau bateau de course. Ce bateau est un navire d’opportunité pour les institutions scientifiques avec lesquelles nous collaborons puisqu’il permet de collecter de précieuses données sur des routes sur lesquelles les bateaux scientifiques vont peu ou pas. Cet engagement en faveur de la préservation des océans nous tient beaucoup à cœur, avec celui de partager nos aventures et la magie du grand large.
Bruno Cammalleri : Peut-on dire que vous êtes un marin passionné qui mettez votre bateau au service de la science ?
Fabrice Amedeo : Quand j’ai récupéré cet ancien bateau, je voulais un défi dans le défi pour la perspective du prochain Tour du monde à la voile. C’est un défi vertueux. L’autonomie énergétique est un vrai sujet ! Nous aurons une batterie que l’on va recharger qu’avec le solaire, pour en aucun cas utiliser le fossile. J’ai des capteurs qui augmentent la consommation d’énergie de 15%. Un Vendée Globe c’est 250L de gasoil sur 3 mois. Et ça pose un message. Je préfère être honnête, je ne vais pas sauver la planète avec mon bateau, mais c’est un symbole. Le sport de haut niveau peut et doit servir une cause comme la transition énergétique.
Bruno Cammalleri : Votre bateau est équipe de plusieurs capteurs. Quels sont ces capteurs ?
Fabrice Amedeo : Mon bateau est en effet équipé de plusieurs capteurs : un premier capteur sur les grands équilibres de l’océan avec le C02, la salinité et la température qui permettra aux institutions scientifiques partenaires du projet (Ifremer, Geomar et Max Planck Institut) de récolter de précieuses données et de mieux comprendre les conséquences du réchauffement climatique sur l’océan. Un second capteur qui est focalisé sur les microplastiques (en partenariat avec l’Ifremer, l’université de Bordeaux et l’IRD) pour mesurer la pollution plastique dans les océans, et enfin un troisième capteur d’ADN environnemental (en partenariat avec Cawthron Institute en Nouvelle Zélande, Illumina, Sequench et Smith Root) qui permet de mesurer la biodiversité : tout organisme vivant laisse une trace de son passage, donc on piège l’ADN des organismes vivants, on pourra voir les organismes qui sont passés (thon, saumon mammifères marins) et peut-être voir les migrations.
Bruno Cammalleri : Vous êtes entouré de plusieurs partenaires qui sont des entités tournées vers la transition écologique. Un mot sur ces partenaires ?
Fabrice Amedeo : Oui, nous avons Nexans parmi nos partenaires titres. Nexans vend des câbles pour la data et l’électricité. Nexans a pris un virage stratégique il y a 3 ans où ils se sont débranchés des activités non décarbonées. Leur volonté est de se focaliser sur l’électricité décarbonée. Mais Nexans n’est pas qu’un partenaire financier, Nexans fournit les câbles dont nous avons besoin. Nous avons aussi la chance d’avoir dans nos partenaires officiels Hager Group qui est l’un des principaux fournisseurs leaders en matière de solutions et de services pour les installations électriques dans les bâtiments résidentiels, tertiaires et industriels. Hager Group est très actif sur la transition énergétique, ils m’accompagnent sur l’energy management du projet.
Photos : Jean-Marie Liot