En plein Euro masculin de handball en Allemagne, la Fondation Hand’Solidaire a organisé son premier gala solidaire jeudi 25 janvier 2024 Porte de Versailles. Placée sous le signe du sport et de la générosité, cette soirée réunissait d’anciens champions du handball français et proposait une vente aux enchères unique (objets de L. Messi, Z. Zidane, J. Alaphilippe, K. Mbappé, expérience avec JL. Reichmann, etc.) pour permettre de soutenir les projets responsables et engagés menés par la Fondation. Sportsmarketing s’est rendu sur place et a rencontré Philippe Bana, président de la Fédération française de handball.
Bruno Cammalleri : Ce premier gala de la Fondation Hand’Solidaire intervient en plein championnat d’Europe masculin de handball. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Philippe Bana : Nous augmentons le standing du handball. Nous essayons d’inventer d’autres éléments, d’autres chemins, d’autres parcours et d’essayer de jouer dans la cour des grands. On essaie aussi d’être ce que l’on est, c’est à dire un sport de performance sociétale et un sport de performance sportive. Nous voulons aller plus loin et plus haut dans cette performance sportive et cette performance sociétale.
Chez nous tout est mélangé. Il faut passer du terrain à l’arrière-boutique ! Il faut passer du marketing à la médaille d’or, des Jeux Olympiques à une incroyable tournée dans une dizaine de villes en France… il y a comme un volcan du handball ! Ce gala est très important car nous le faisons pour des gamins, pour des emplois, pour l’écologie et il s’agit de responsabilité.
Bruno Cammalleri : Pouvez-vous revenir sur le contexte de la création de cette Fondation Hand’Solidaire en 2022 ?
Philippe Bana : Notre volonté de créer cette fondation s’illustre d’abord par cette vocation sociétale de la Fédération française de handball. Et puis ensuite il y a eu le rassemblement d’acteurs aussi divers et variés, venant de plusieurs horizons : des anciens champions de chez nous comme Thomas Richard ou Blandine Dancette, des personnalités comme Nathalie Iannetta, Jean-Luc Reichmann, Marie-George Buffet, Nora Hamadi, Ladji Doucouré etc… le rassemblement a bien eu lieu, et ce jour-là de 2022 lorsque nous avons lancé la Fondation c’était un cri du coeur de toutes ces personnes qui veulent agir, qui veulent faire des choses qui ont pris forme et les premiers projets sont arrivés très vite. Les associations y croient, et nous on ne lâche rien. La mayonnaise a pris et elle prend de plus en plus !
Bruno Cammalleri : Accessibilité au sport, santé, écocitoyenneté, insertion professionnelle des jeunes, solidarité internationale, la Fondation soutient des projets responsables au sein de la famille handball sur ces cinq thématiques. Comment avez-vous choisi ces axes ?
Philippe Bana : La Fondtion Hand’Solidaire, qui est indépendante de la Fédération française de handball, a choisi ces thèmes et a bien cadré la réflexion pour pouvoir travailler en ce sens avec les associations sur les premiers projets. Je pense à un projet fantastique dans les quartiers difficiles d’Abidjan et la pratique du handball, un projet extraordinaire sur la citoyenneté, un autre sur la hand santé à Plan de Cuques… On voit la toute largeur du handball avec ces projets incroyables.
Bruno Cammalleri : S’agissant de l’écocitoyenneté, comment le handball peut-il prendre part à la lutte contre le réchauffement climatique ?
Philippe Bana : Et si on arrêtait de faire déplacer nos équipes de France en avion pour jouer 3 matchs par semaine ? Ca c’est un énorme enjeu. Nous avons eu une idée toute simple : rester en France, prendre le train et nos 14 matchs qui vont se jouer avant les JO nous allons les jouer chez nous en France. Nous allons rester proche du public, et la proximité c’est aussi un facteur écologique. On va oublier les déplacements inutiles pour aller jouer à l’autre bout du continent et de la planète.
Dans notre responsabilité sociale et environnementale, nous prêtons aussi une attention particulière sur les économies d’énergie et notre utilisation des bouteilles en plastique dont il faut réduire l’usage au maximum. Petit à petit les choses avancent et nous avons eu des résultats immédiats, les joueurs nous ont remercié pour cela, les licenciés nous ont remercié de leur laisser leur équipe de France à disposition pas loin de chez eux. Les lignes bougent et c’est tant mieux, notamment sur les déplacements en train. Nous travaillons d’ailleurs avec l’Allemagne sur l’organisation du Mondial 2031 qui se tiendrait sur de courtes distances, Strasbourg, Stuttgart, Lyon, Paris etc… sans faire trop de choses à la fois et sans être dans la démesure. On ne fait pas des organisations à 4 pays, voire plus, avec des vols dans tous les sens. On reste un sport à taille humaine !
Bruno Cammalleri : Vous souhaitez également créer des ponts entre les sports, et avec les acteurs du privé…
Philippe Bana : Tout à fait, on a besoin de ça pour faire avancer le handball et le développer. Aujourd’hui grâce à la Fondation Hand’Solidaire une entreprise à la possibilité de s’investir et d’investir au niveau du sport scolaire, du sport éducatif qui est un vecteur formidable en terme de lien social. Cet appel vers les entreprises a été entendu, et ce gala est pour nous le deuxième étage de la fusée. C’est un moment fort ! Nous avons également dès 2024 prélevé 1€ pour la Fondation Hand’Solidaire sur tous les billets vendus des matchs de nos équipes de France, soit 100.000€ pour démarrer l’année 2024. Nous espérons un budget de 200.000€ cette année, ce qui serait formidable.
Bruno Cammalleri : La Grande Cause Nationale 2024 porte sur l’activité physique et sportive. Quelle est votre réaction à ce portage politique et institutionnel ?
Philippe Bana : Nous sommes partie prenante dans cette Grande Cause 2024, notamment avec une incroyable tournée où la FFHandball a voulu promouvoir les pratiques du handball, faire bouger les gamins, faire connaître les équipes de France, animer ses territoires et susciter ainsi un véritable engouement autour de ce sport. Autrement dit, jouer les jeux avant les Jeux, faire vraiment bouger les gens pour être en bonne santé demain. Pour nous qui venons de l’éducation et du préau, nous sommes convaincus que cette Grande Cause Nationale est très importante pour que les gamins puissent aller mieux.