Les Internationaux de France de Squash, le Paris Squash 2024, reviennent dans un nouveau lieu en cette année 2024 : ce sera au Cirque d’hiver de Paris du 15 au 21 septembre, avec deux fois plus de spectateurs attendus. Si le squash prend déjà rendez-vous pour 2028 où il deviendra année olympique, il n’était pas du tout question de faire l’impasse sur 2024 pour le directeur du tournoi Philippe Signoret qui compte sur de nouveaux partenaires pour installer l’événement dans le paysage sportif parisien, national et international.
Bruno Cammalleri : Pourquoi ce passage du Palais de Tokyo au Cirque d’Hiver ?
Philippe Signoret : En effet la grande nouveauté cette année est que l’on va jouer au Cirque d’Hiver Bouglione. Pour nous il était important d’organiser le tournoi à cet endroit pour plusieurs raisons : vu la date, du 15 au 21 septembre, vis-à-vis des Jeux, il était plus intéressant d’être sur un lieu fermé étant donné que les lieux extérieurs comme le Palais de Tokyo où nous étions en 2023, paraissent quasiment impossibles avec les contraintes de montage etc… Même si le tournoi se déroulera une semaine après les Paralympiques, il était préférable cette année que l’on s’écarte des lieux extérieurs. Très vite le Cirque d’Hiver Bouglione s’es imposé à nous. Il se trouve que j’y ai joué moi-même en 1983 dans une compétition réservée aux moins de 19 ans à l’époque. Il y a aussi eu les Internationaux de France à cet endroit en 1983. Pour 2024, je savais qu’il y avait une piste à creuser : au fur et à mesure de nos visites et de nos discussions avec Thierry Bouglione, le choix du lieu s’est imposé à nous avec beaucoup d’intérêt.
Bruno Cammalleri : Quels sont ses atouts ?
Philippe Signoret : C’est un endroit chargé d’histoire, la grande à l’époque de Napoléon III comme la petite avec plein d’anecdotes que nous raconte Thierry Bouglione. La salle des écuries d’autrefois avec des chevaux, est remarquable, elle sera pour nous la salle des VIP. Et puis il y a surtout ce court de squash vitré qui sera au milieu de la piste et surélevé, avec une vision à 360°.
Bruno Cammalleri : Comment faire mieux que la première édition ?
Philippe Signoret : Sur notre retour d’expérience de l’année 2023, la partie purement sportive s’est très bien déroulée avec des spectateurs comblés par le spectacle livré par les joueurs. Ce qui était réciproque, car lors de la remise de prix les joueurs ont tous avoué qu’ils avaient rarement vus un tel engouement du public dès les premiers tours. Il faut dire que le public français du squash était frustré depuis de nombreuses années. En 2024 on va changer de jauge ! Nous allons passer d’un peu plus de 700 spectateurs par session en 2023 à 1400 par session. Nous étions complets très tôt à l’avance l’année dernière pour les ¼, les ½ et les finales. En 2024 c’est un nouveau challenge pour être complets au moins sur ces sessions-là. Il nous faudra donc doubler notre nombre de spectateurs. Même si nous n’y parvenons pas cette année, tout l’objectif est de montrer au public que le squash peut se voir à 360°. Nous communiquons beaucoup là-dessus, on est en train de préparer des images en 3D pour montrer au public comment ce sera sur place en septembre et les inciter à ne pas forcément se positionner aux endroits conventionnels.
Bruno Cammalleri : Justement s’agissant de la communication, quels leviers utilisez-vous ?
Philippe Signoret : On a commencé depuis longtemps la campagne sur les réseaux sociaux, mais nous avons aussi réalisé un gros travail sur ces images en 3D du court que nous avons quasiment finalisé. Ces images vont montrer le court d’une manière très réaliste avec des vues depuis différents points du Cirque d’Hiver. Ce sera important pour inciter les gens à venir car on pourra voir le squash d’une manière différente de d’habitude et y compris de face. L’an passé, avec la configuration du Palais de Tokyo, nous ne pouvions pas voir le jeu de face. Cette année nous serons en hauteur, ce qui change tout. On va donc chercher à capitaliser sur cette vision-là, ou plutôt ces visions-là.
Bruno Cammalleri : Le fait d’être en pleine année des Jeux de Paris 2024, est-ce une réelle difficulté pour le Paris Squash 2024 ?
Philippe Signoret : Oui, on le savait… le squash va certes devenir un sport olympique mais ce sera pour 2028. Organiser ce tournoi est donc un gros challenge, à commencer par le fait de rassembler des partenaires. A nous également de rentrer dans les clubs pour informer les gens de l’existence de ce grand tournoi. Nous allons nous appuyer pour cela sur notre réseau et les éducateurs dans les clubs. Nous avons mis en place toute une campagne de flyers et d’affichage dans les clubs qui a démarré il y a deux semaines. Je pense que nos licenciés sont déjà au courant, mais il se trouve que 70% des personnes qui jouent au squash ne sont pas licenciées, il nous faut aller les toucher pour qu’ils viennent assister à notre spectacle.
Bruno Cammalleri : Pouvez-vous nous parler des partenaires de l’édition 2024 ?
Philippe Signoret : Oui, le panel de partenaires est quasiment finalisé. Nous avons pu sécuriser un grand nombre de partenaires de 2023 et nous avons aussi de nouveaux sponsors. Cela n’a pas été facile en cette année de JO. Nous avons déjà presque hâte d’être en 2025 pour aller revoir certaines marques avec qui nous aurions pu signer ! Parmi nos partenaires, nous en avons dans le secteur de la finance/assurance comme Coface, Necker Finance et Tailor Capital (placements financiers), et dans l’énergie comme Evole énergies. Nous sommes ravis de poursuivre avec Machefert Group, qui était partenaire platinium l’an passé. Il s’agit d’un grand groupe hôtelier de luxe qui possède une dizaine d’hôtels sur Paris ou encore Saint-Tropez. Les partenaires institutionnels continuent de nous suivre : le ministère des Sports, l’Agence nationale du sport (ANS), la métropole du Grand Paris, la Région Ile-de-France, la mairie de Paris et celle du 11ème arrondissement. Nous sommes en train d’installer et pérenniser nos liens avec nos partenaires, ce qui est très important pour nous. Car nous avons eu quelques inquiétudes avec d’autres marques nous demandant si ce ne serait pas mieux de faire l’impasse sur 2024… Mais ce n’est jamais bon de s’arrêter un an ! Ce fut difficile, mais nous allons y arriver et il était d’important d’être là en 2024.
Bruno Cammalleri : Comment convaincre les marques en question qu’il ne fallait pas enjamber 2024 ?
Philippe Signoret : Tout le monde sait que le squash deviendra olympique seulement après les Jeux de Paris. Nous nous sommes lancés quand même pour 2024, avec beaucoup de franchise et d’énergie pour convaincre qu’il fallait être présent cette année et qu’il fallait nous aider. Le squash devient olympique et va prendre de l’importance à partir de 2025. Par ailleurs, le lieu a énormément séduit nos partenaires qui ont senti que nous étions en train de passer une étape supérieure en termes d’organisation interne et d’hospitalités avec une belle offre qui sera proposée. Nous avons joué franc jeu avec nos partenaires en leur disant que c’est vraiment cette année qu’il fallait nous aider !
Bruno Cammalleri : Qui sera le diffuseur cette année ?
Philippe Signoret : Sport en France, qui est désormais intégrée dans le bouquet des chaînes Canal+, est de plus en plus connue par le public. Nous avions fait plus de 400 000 téléspectateurs en 2023 sur les trois jours de diffusion sur Sport en France en 2023, qui correspondait au début du tournoi. Cela nous a énormément séduit et nous leur avons fait confiance cette année pour toute la diffusion.