« Mon bateau est désormais totalement retourné, le pont posé sur l’océan Pacifique. La mer pénètre à gros bouillons par la porte du cockpit restée ouverte. La vie quitte peu à peu le bateau : ordinateurs et appareils électroniques s’éteignent un à un, puis la lumière fait de même. »
Le 5 janvier 2009, Jean Le Cam chavirait au large du cap Horn. Secouru par Vincent Riou, il termine ainsi son deuxième Vendée Globe : par la perte de son monocoque, mais vivant. Cette course mythique autour du monde en solitaire, sans assistance et sans escale, que le skipper finistérien jugeait trop dangereuse à ses débuts, va pourtant le consacrer aux yeux du grand public. Celui qui était déjà surnommé le « Roi Jean » après ses succès dans la Solitaire du Figaro entre dans le cercle très fermé des marins les plus populaires.
Près de douze ans plus tard, lors de sa cinquième participation, c’est à son tour de venir en aide à Kevin Escoffier, qui a fait naufrage, avant de boucler la course à la 4e place, « celle du con ». Mais le plus heureux des cons, car il a sauvé son bateau dont la coque menaçait de céder depuis presque un mois.
En novembre 2024, Jean Le Cam deviendra le premier skipper à atteindre six participations au Vendée Globe en vingt années épiques qu’il raconte dans ce livre avec la gouaille qui lui est propre. Il y salue en connaisseur les exploits des premiers vainqueurs (Titouan Lamazou, Alain Gautier, Christophe Auguin et ses compagnons de route de Port-la-Forêt, Michel Desjoyeaux et Vincent Riou), narre les chassés-croisés d’Armel Le Cléac’h, Alex Thomson ou encore François Gabart, mais détaille également les incroyables progrès du matériel qui ont permis de passer de 109 jours de course en 1989 à un record en 74 jours.