350 000€, c'est le chèque que vient de signer France Télévisions à Canal+, détenteur des droits, pour diffuser la finale du championnat du monde de handball, qui opposera nos Experts à l'équipe du Danemark (merci à Sportune.fr d'avoir révélé ce chiffre)
Mais plus que cette somme, qui est critiquable ou pas (certains vous diront que ce n'est pas suffisant pour la meilleure équipe française en sports collectifs, d'autres seront choqués pour le montant en tant que tel), cette annonce met en avant l'éternel débat autour des droits TV des sports secondaires comme le handball, le basket-ball, le volley-ball voire le hockey sur glace.
En effet, nous avons d'un côté des sports ultra puissants en terme de revenus TV (le football et ses 600 millions d'euros et le rugby et ses 40 et quelques millions d'euros), de l'autre des sports inexistants. Mais paradoxalement, au vu des derniers résultats lors des compétitions internationales, ce sont ces sports secondaires voire inexistants qui drainent des médailles pour la France (Handball masculin et féminin, Volley-ball avec la finale lors du dernier championnat d'Europe en 2009, Basket-ball avec la 5ème place lors du dernier EuroBasket en Pologne). Certes le rugby redore le blason des sports majeurs mais ces autres sports ne méritent pas une plus grande place dans le paysage audiovisuel français ?
Pour le moment, les finales des grands événements sont les seules fenêtres d'exposition pour ces sports, car grâce à une directive de l'Union Européenne, les chaînes hertziennes ont l'obligation de retransmettre un certain nombre d'événements pour permettre à la population de regarder du sport à la télévision. Les événements inscrits à cette liste sont, pour la France:
- Les Jeux Olympiques d'été et d'hiver
- Les matchs de l'équipe de France de football inscrits au calendrier FIFA
- Le match d'ouverture, les demi-finales et la finale de la Coupe du Monde de football
- Les demi-finales et la finale du championnat d'Europe de football
- La finale de la Ligue des Champions
- La finale d'une compétition européenne de football si un club français y participe
- La finale de la Coupe de France de football
- Le tournoi des 6 nations
- Les demi-finales et finale de la Coupe du Monde de rugby
- La finale de la coupe d'Europe de Rugby si un club français y participe
- La finale messieurs et dames de Roland-Garros
- Les demi-finales et finales de la Coupe Davis et la Fed Cup lorsque l'équipe de france y participe
- Le Grand Prix de France de Formule 1
- Le Tour de France
- Paris-Roubaix
- Les finales masculine et féminine du championnat du monde et d'Europe de basket-ball si la France y participe
- Les finales masculine et féminine du championnat du monde et d'Europe de basket-ball si la France y participe
- Les championnats du monde d'athlétisme
Belle liste, mais le problème est que cette liste date du… 22 décembre 2004!!!! (à l'époque où Jean-Pierre Raffarin était premier ministre et Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture).
Donc mesdames et messieurs les politiques, il serait peut-être temps de revoir cette liste et faire en sorte de s'adapter à la réalité des terrains et des performances sportives, au lieu de vouloir sauver le soldat FFF comme vous avez tenté de le faire depuis 6 mois?
Car si on s'arrête 2 minutes (mais vraiment que 2 minutes) nous avons à faire à des sports et des compétitions sportives où la France brillent souvent et qui attirent donc une forte audience (cf. le record d'audience réalisé hier soir par Canal+ pour la demi-finale France-Suède: 1,8 millions de Français devant la chaîne cryptée!). Donc qui dit forte audience, dit espace publicitaire plus prisé et donc plus de revenus pour la chaîne et possibilité d'étoffer le plan média d'une marque ou d'un annonceur/partenaire de l'événement et/ou de l'équipe de France.
Au final, je pense que tout le monde peut y gagner: le téléspectateur en suivant les aventures de l'Equipe de France, la chaîne en maximisant ses revenus publicitaires et les annonceurs ou sponsors de l'événement en mettant en oeuvre un dispositif média qui permet de toucher une large audience et/ou de renforcer son engagement dans le territoire sportif.
Mais bon, j'espère qu'un jour, les responsables des Fédérations taperont suffisamment fort du poing sur la table pour que les choses changes…